DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 212

12 oct 1877 Nîmes GALABERT Victorin aa

Ivan et Francesco – Le couvent du pope Stephan – Odessa – Délicatesses – Mes petits mémoires sur la conversion de la Russie – Comment la situation évoluera-t-elle dans les Balkans ?

Informations générales
  • DR12_212
  • 6048
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 212
  • Orig.ms. ACR, AJ 340; D'A., T.D. 32, n. 340, pp. 329-331.
Informations détaillées
  • 1 ADOLESCENTS
    1 ALUMNATS
    1 AMBULANCE
    1 AMITIE
    1 CHOIX
    1 CLERGE REGULIER
    1 COLERE
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONSTITUTION
    1 COUVENT
    1 DOGME
    1 ELECTION
    1 ELEVES
    1 ESPRIT ETROIT
    1 FOI
    1 GUERRE
    1 INTEMPERIES
    1 LIBERTE
    1 LITURGIE
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 LIVRES
    1 MALADES
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PERFECTION
    1 POLITIQUE
    1 REVOLTE
    1 REVOLUTION
    1 RITE GREC
    1 RITE SLAVE
    1 RUSSES
    1 SALUT DES AMES
    1 SANTE
    1 SENSIBILITE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 TURCS
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PISTICHKI, IVAN
    3 ANDRINOPLE
    3 CARAGATCH
    3 CHIPKA
    3 ODESSA
    3 PHILIPPOPOLI
    3 RUSSIE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 12 octobre 1877.
  • 12 oct 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Le P. Ivan va partir et je lui confie cette lettre. Vous l’avez enfin. A vous de voir qui vous préférez avoir auprès de vous, je vous laisse toute liberté pour cela. Ainsi choisissez. Seulement, je vous ferai observer que le P. Ivan est, je crois, plus capable pour les alumnats, qu’il a plus de moyens que Francesco. Francesco est plus désagréable aux élèves, au moins il l’était ici. Tous les deux sont parfaitement entêtés dans leurs idées. Si vous avez un alumnat à Kara-Agatch, Ivan fera bien, et vous pouvez vous en rapporter à lui. Ne vous laissez pas arrêter par leurs idées un peu étroites, mais ne soyez pas trop sur leur dos. Ils sont tous deux pleins de foi et de coeur, et tous les deux pleins d’un vrai désir de perfection. Je crois Ivan plus capable de pousser à l’étude; ce qui est bien nécessaire, si l’on veut obtenir quelque chose des jeunes gens.

Surveillez le couvent du pope Stéphane; portez-le à s’occuper, autant que possible, d’étudier le rite gréco-slave, de façon à ce qu’on ne lui reproche pas d’être trop peu Grec. Je vois avec bonheur de très grandes facilités pour aller un jour à Odessa. Les novices qui disent tout prétendent que Soeur Jeanne, qui se porte bien, prend certaines délicatesses, parce qu’elle a vu que la supérieure générale, qui est malade, les prenait. Ce sont des choses qu’il faut supprimer, sans en avoir l’air.

Je ne sais si je vous ai envoyé un de mes petits mémoires sur la conversion de la Russie(1). J’en remets deux ou trois au P. Ivan, afin qu’il puisse vous les remettre. Vous vous en servirez, en les faisant lire à des personnes que vous croirez capables de donner un avis autorisé; car probablement il y a bien à modifier. Je lis quelques ouvrages sur la Russie et je crois découvrir que le clergé russe, surtout le clergé régulier, a moins la science du dogme que celle des cérémonies. Vous qui les savez parfaitement, vous les mettrez moins en pratique. Le P. Ivan sait bien les cérémonies latines; tâchez de demander qu’il forme aussi parfaitement que possible les enfants de l’alumnat à tous les détails du culte extérieur. Cela les préparera à bien faire les cérémonies slaves, si jamais on les fait passer au rite.

J’admire comment vous avez bien prévu les événements; aussi je vous conjure de me donner vos appréciations pour l’hiver qui commence. Je suppose qu’à Chipka les Russes ni les Turcs n’ont bien précisément chaud(2). Que deviennent les ambulances? Que deviennent nos Frères de Philippopoli(3)? On prétend qu’il y a de sourdes agitations en Russie et qu’une constitution à y donner semble très vraisemblable. Dans ce cas, l’établissement à Odessa aurait de grandes chances de succès; mais nous avons le temps de nous retourner.

Je ne vous parle pas politique. Le télégraphe vous aura appris le résultat des élections(4). Je vous embrasse tendrement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. *Lettre* 5998.
2. Les Russes emporteront la passe de Chipka en janvier 1878.
3. Aucun catholique n'ayant trempé dans l'action des comités insurrectionnels, l'ordre a été donné de les respecter. A Philippopoli, l'école abrite les femmes bulgares blessées, et les religieux logent à l'évêché; le P. Barthélemy (il est pharmacien) soigne les soldats turcs. A Andrinople, les Soeurs continuent à donner leurs soins aux blessés des ambulances (Galabert, lettres de septembre et octobre).
4. Quand le P. Galabert recevra cettte lettre, les élections auront eu lieu (14 octobre).