DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 216

16 oct 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Ils n’ont pas voulu Dieu, Dieu les plante là – Ce que peut l’organisation et nécessité de la réorganisation.

Informations générales
  • DR12_216
  • 6053
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 216
  • Orig.ms. ACR, AH 139; D'A., T.D. 28, n. 488, p. 105.
Informations détaillées
  • 1 ANTIPATHIES
    1 ASSOCIATION
    1 CLERGE
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONSERVATEURS
    1 ELECTION
    1 JEUNESSE
    1 PARLEMENT
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 REPAS
    1 REPUBLICAINS ADVERSAIRES
    1 SERMONS
    1 VIEILLESSE
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BRIGNAC, DE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 DABERT, NICOLAS-JOSEPH
    2 FOURTOU, MADAME OSCAR BARDI DE
    2 FOURTOU, OSCAR BARDI DE
    2 MAC-MAHON, PATRICE DE
    2 MALLET, DOCTEUR
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 PELLET, MARCELLIN
    2 PIEYRE, ADOLPHE
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES, RUE DE LA MADELEINE
    3 PERIGUEUX
    3 RIBERAC
    3 UZES
    3 VIGAN, LE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • [Nîmes], 16 oct[obre 18]77.
  • 16 oct 1877
  • Nîmes
La lettre

Donc nous sommes ou plutôt ils sont battus et rebattus(1). Il fallait s’y attendre. Ils n’ont pas voulu de Dieu, Dieu les plante là. A Ribérac, chez Fourtou, on avait invité le curé au déjeûner Mac-Mahon. Mac-Mahon l’a refusé. Embarras de Mme de Fourtou. Le curé, en homme d’esprit, l’en a tiré par une lettre sèche de refus. L’évêque de Périgueux, qui a fait faire les prières malgré tout, a dit à Mgr de Cabrières: « Si j’avais su, j’aurais moi aussi refusé »(2).

Enfin ils sont battus. Ici l’organisation a montré ce qu’elle peut. Baragnon avait été écarté par 4.000 voix, il en a plus de 2.000 [de majorité]. Au Vigan, l’organisation a fait baisser la majorité de Pellet de 2.000 à 200(3). A Montpellier, on est battu, mais Brignac me disait hier: « Partout les bons ont gagné des voix, et les Comités conservateurs voyaient les vieux remplacés par les jeunes, preuve qu’il y a encore à espérer ». Il faudrait s’occuper sérieusement de la réorganisation. Si pendant un an les curés pouvaient former un groupe de huit à dix hommes, dans deux ans ce groupe, dans les villages, serait de 50 et bientôt de 100. C’est ce que fait M. de Cabrières et ce qui, en bien des endroits, lui réussit; mais il n’est pas seul, il faut les curés et il y en a tant d’apathiques.

Le Pèlerin ne pourrait-il pas prêcher une croisade de prières? Cela deviendrait contagieux et cela finirait par prendre, croyez-le. Addio. Si vous êtes content des méditations, dites-le. Sinon, dites-le aussi, je m’arrêterai(4).

Adieu. Totus tibi.

E.D’ALZON.

Un abonnement pour Mlle de Mérignargues, rue de la Madeleine, 28, Nîmes (Gard).

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Les résultats définitifs des élections après le ballotage du 28 octobre, donnèrent 326 républicains et 207 conservateurs à la Chambre des Députés. Les républicains perdaient 37 sièges mais conservaient une confortable majorité. Le P. d'Alzon reproche aux conservateurs de ne pas s'être placés franchement sur le terrain catholique.
2. D'assister à ce déjeuner. Ribérac est dans le diocèse de Périgueux.
3. A Uzès, Baragnon, qui en 1876 avait subi un cuisant échec, obtenait cette fois 12409 voix contre 10207 au Dr Mallet, l'un des 363 (PIEYRE, t.3, p. 243). L'avance de Pellet était de 270 voix.
4. "Je croyais vous avoir assuré que ces homélies nous paraissaient heureuses dans le *Pèlerin*" (Bailly, 17 octobre).