DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 241

18 nov 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Je n’irai pas à Lille – Certains trouvent le *Pèlerin* un peu trop polichinelle – Un article pour l’*Univers* – On écrit, on écrit, on écrit.

Informations générales
  • DR12_241
  • 6082
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 241
  • Orig.ms. ACR, AH 140; D'A., T.D. 28, n. 489, p. 106.
Informations détaillées
  • 1 COLERE
    1 GRAVITE
    1 LIVRES
    1 PUBLICATIONS
    1 SERMONS
    2 CAULAINCOURT, ARMAND DE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    3 FRANCE
    3 LILLE
    3 NIMES, EGLISE SAINT-BAUDILE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 18 [novembre] 1877(1).
  • 18 nov 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je n’irai point à Lille, je ne suis pas encore en état de reprendre mes allures. Si M. de Caulaincourt m’attend, veuillez lui faire savoir de la manière la plus gracieuse que, malgré mon bon vouloir, je ne profiterai pas de son offre.

Il me revient de plusieurs points de la France que le Pèlerin est un peu trop polichinelle, arlequin(2). Je n’ose pas me pron[on]cer, parce que je n’ai pas de tact pour cela. Mon prône du curé de 97 ans(3) peut y être pour quelque chose. Mon article dans l’Assomption sur saint Baudile a soulevé des fureurs(4). C’était mon intention, et je n’ai pas manqué mon but. Il paraît qu’aujourd’hui il faut être plus sérieux.

Mes lettres au P. Picard sont les pages d’un article pour l’Univers que je le prie de faire copier lisiblement et d’envoyer à l’Univers*. Oh! l’agréable temps que celui de la campagne! On écrit, on écrit, on écrit. Ca coule, parce qu’on n’est pas dérangé. Je vous ferais un volume par mois, si vous me dispensiez des visites.

Je ne vous en dis pas davantage. Hélas! vous avez raison. Nous nous en allons. Où allons-nous, et qui viendra après nous? Bonsoir.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La date de l'original est *le 18 octobre*. Mais notre lettre répond à la lettre du 17 novembre du P. Bailly; et la lettre du 19 novembre du P. Bailly est une réponse à la présente lettre du Père d'Alzon. De plus, l'article sur saint Baudile auquel il est fait allusion ici parut dans l'*Assomption* du 1er novembre 1877.
2. Piqué au vif, Vincent de Paul répondit: "A ceux qui trouvent que le *Pèlerin* est *polichinelle*, je répondrais volontiers, sauf respect, un mot familier du pauvre Père Raphaël et je leur dirais qu'ils sont embêtants et nous voilà quittes." Et il ajoutait que si les abonnements continuaient à arriver, c'était parce qu'on n'était pas embêtant... (19 novembre).
3. Il venait de paraître dans le *Pèlerin* du 10 novembre (n°45, p.713).
4. Le ton critique et l'ironie de l'article justifiaient amplement ces réactions.