DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 219

21 oct 1877 Nîmes GALABERT Victorin aa

Achetez mais ne criez pas misère – Sr Marie-Louise – Des terres près d’Odessa – Ecrivez plus lisiblement – La situation en france – Ne gaspillez pas vos ressources.

Informations générales
  • DR12_219
  • 6057
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 219
  • Orig.ms. ACR, AJ 341; D'A., T.D. 32, n. 341, pp. 331-332.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ALLEMANDS
    1 ANGLAIS
    1 DEPENSES
    1 ELECTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 GRECS
    1 GUERRE
    1 LIVRES
    1 MALADES
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 PROPRIETES FONCIERES
    1 PRUDENCE
    1 RENOUVELLEMENT
    1 RUSSES
    1 SALUT DES AMES
    1 SCHISME SLAVE
    1 TURCS
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIN
    1 VOL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 DALLEGIO, MARIE-LOUISE
    2 FRICERO, MADAME JOSEPH
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PIE IX
    2 PISTICHKI, IVAN
    3 BAGNOLS-SUR-CEZE
    3 FRANCE
    3 MARITZA, RIVIERE
    3 ODESSA
    3 ROME
    3 RUSSIE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 21 octobre 1877.
  • 21 oct 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Vous avez enfin le P. Ivan, et j’espère que son arrivée vous dispensera(1) de la longue attente que vous avez subie. Comment se fait-il, cher ami, que vous soyez si gêné que vous achetiez des vignes(2) -ce dont je vous loue-, mais que vous en soyez à crier misère? Achetez, achetez, achetez, mais ne dites pas-que vous manquez de tout.

Je viens de me crever les yeux pour lire une partie de votre lettre, mais je vous avoue qu’il y a des endroits indéchiffrables pour moi. Cela dit pour vous expliquer pourquoi je ne réponds pas à tout, je vous apprendrai que je commence à m’entendre avec Soeur M.-Louise, et je pense que nous en ferons une religieuse utile pour plus tard. Je voudrais qu’elle pût lire certains ouvrages turcs, afin qu’elle ne se rouille pas, mais je ne sais où me les procurer. Enfin je lui donnerai du grec, de l’anglais, et même un peu d’allemand. Je suis en relation avec une dame russe, à qui l’on va donner des terres du côté d’Odessa et avec qui nous pourrons nous entendre(3). Au mois de janvier, quand j’irai à Rome, nous arrangerons, je l’espère, bien des choses. Donnez-moi tous les détails que vos occupations vous permettent. Je n’ai compris qu’à moitié ce que vous me dites sur le pope Nicétas, parce que je n’ai pas pu lire. Je vous conjure de faire un effort de lisibilité.

En France, le mal est, je crois, moins grand qu’on ne le dit, et je suis persuadé qu’il y a des prières qui toucheront le coeur de Dieu. Je vois certains symptômes très propres à renouveler les âmes; seulement, il faut prier et faire pénitence. Numa Baragnon avait été vaincu par 4.000 voix, et, cette fois, il triomphe à 2.000 voix de majorité: c’est un écart de 6.000 voix en sa faveur. A Bagnols il a fait crier: « Vive le pape ».

Je vous engage à ne pas trop gaspiller vos ressources, quoique je sois bien sûr que ce que vous avez dépensé pour les blessés vous sera rendu au centuple tôt ou tard; mais encore une fois, soyez prudent. Une question. Vous me parlez d’une vigne achetée, mais est-ce une vigne contiguë à une de vos propriétés? Je redoute la dispersion. Vous avez beau dire, on économise en ayant une propriété d’un seul bloc. Qu’allez-vous faire de vos quatre hectares à la pointe de la Maritza(4)? N’ira-t-on pas vous voler? Si le P. Athanase pouvait sur un croquis m’indiquer la place de cette propriété et celle de la vigne, il serait bien aimable.

Je me figure que les aides pour la conversion de la Russie ne me manqueront pas; mais il faut prier. Adieu, cher ami. Je suis un peu souffrant et je vous laisse. Mille fois à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Vous fera oublier la longue attente...
2. La vigne achetée avait coûté 750 piastres et rapporté déjà 200 piastres de raisin. Avec du soin elle pourra rapporter double (Galabert, 10 octobre).
3. Pour des raisons qu'il serait trop long d'exposer ici, nous ne sommes pas certains que cette dame soit Mme Fricero.
4. Voir *Lettre* 6000, n.2.