DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 231

8 nov 1877 Lavagnac CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Un rhume épouvantable – Une serre-chapelle – Le seconde épître aux Corinthiens – Travailler tant que Dieu voudra.

Informations générales
  • DR12_231
  • 6071
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 231
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 426; D'A., T.D.30, n.509, pp.300-301; QUENARD, p.263.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 ECRITURE SAINTE
    1 ENVIE
    1 FLEURS
    1 INTEMPERIES
    1 JARDINS
    1 MALADIES
    1 MISSIONNAIRES
    1 OBLATES
    1 REMEDES
    1 REPAS
    1 REPOS
    1 SANTE
    2 PAUL, SAINT
    2 PUYSEGUR, JEAN DE
    3 LAVAGNAC
    3 NIMES
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Lavagnac, 8 nov[embre 18]77.
  • 8 nov 1877
  • Lavagnac
La lettre

Je suis arrivé ici, ma chère enfant, avec un rhume épouvantable. Où l’avais-je pris? Voilà la question. L’ai-je emporté de Nîmes? M’a-t-il surpris en chemin? M’a-t-il saisi au collet en arrivant? Voilà ce qu’il m’est impossible de découvrir. Le fait est que de Nîmes à Lavagnac, je suis venu en moins de trois heures et que, pour refaire mes forces, le premier jour, j’ai dormi quatorze heures, preuve que j’avais sommeil. J’ai ici un marin(1) des plus conditionnés, mais pour faire face à l’humidité extérieure, je m’inonde de douze ou quinze tasses de thé, tilleul, orange par jour. Je suis venu à bout d’apaiser mon rhume et de dormir plus modérément cette nuit. Je ne suis resté que de huit à neuf heures au lit; c’est un progrès.

Mon neveu avait invité quelques personnes à déjeûner. Aussitôt la pluie, qui depuis je ne sais combien de temps s’obstinait à ne pas se montrer, s’est précipitée avec frénésie. Je l’engage, quand il voudra faire pleuvoir, à se procurer un lièvre et à dire à ses amis: « Venez le manger avec moi ».

Je fais des péchés d’envie. La chapelle est en réparation et je dis la messe dans une chapelle, comme je vous en souhaiterais une pour longtemps. C’est une serre où je me trouve en perfection, au milieu des orangers et des camélias, quoique les camélias aient presque tous tourné de l’oeil. Je pense à vous, à nos filles. Je prie pour vous et pour elles. Je lisais hier et ce matin la seconde épître de saint Paul aux Corinthiens. Il y a là plusieurs chapitres applicables aux missionnaires et par conséquent aux Oblates. Rappelez-moi, un jour de congé, de l’expliquer à nos filles; elles pourront y trouver du profit.

Et vous, chère enfant, comment allez-vous? J’ai le bonheur de sentir les forces me revenir, dès que je prends du repos en changeant d’air, pour me préparer et travailler encore tant que Dieu voudra. Ah! que je voudrais que vous eussiez le même privilège!

Adieu, chère enfant. Il pleut à seaux. Je demande à Dieu de vous rendre la santé avec cette abondance.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Un vent marin.