DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 236

14 nov 1877 Lavagnac PICARD François aa

L’enseignement du peuple – Le *Pèlerin* pourrait-il ouvrir la campagne ?

Informations générales
  • DR12_236
  • 6077
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 236
  • Orig.ms. ACR, AF 230; D'A., T.D. 26, n. 613, pp. 189-190.
Informations détaillées
  • 1 CATHOLIQUE
    1 CITOYEN
    1 CLERGE SECULIER
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 CONTRARIETES
    1 ELEVES
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 ENSEIGNEMENT
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 EVEQUE
    1 IDEES REVOLUTIONNAIRES
    1 INSPECTION SCOLAIRE
    1 INSTITUTEURS
    1 MAITRES CHRETIENS
    1 PERSEVERANCE
    1 PEUPLE
    1 REFORME DU CLERGE
    1 RELIGIEUX
    1 RELIGIEUX ENSEIGNANTS
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SEMINAIRES
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    1 VOCATION
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    3 MONTPELLIER
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Lavagnac, 14 nov[embre 18]77.
  • 14 nov 1877
  • Lavagnac
La lettre

Je vous ai écrit ce matin, mon cher ami, sur la manière dont j’entends pour nous la rénovation du clergé, il me reste à vous dire ma pensée sur la seconde [question].

Dans un Congrès, l’entrée en matière serait facile. Je n’aurais qu’à établir que la question des Universités étant entrée dans le domaine des évêques, les catholiques n’ont plus qu’à leur fournir de l’argent et des élèves. Mais il y a une question de l’enseignement non moins grave, c’est l’enseignement du peuple. Sans attaquer une classe de citoyens dans l’ensemble des instituteurs, il faut bien reconnaître qu’un grand nombre sont déplorables et se sont constitués les adversaires nés des curés. Que faire? Se procurer de bons instituteurs. Comment? En favorisant de tous les moyens possibles les Frères des écoles chrétiennes et les Frères qui vont dans les campagnes. Pour cela les curés y peuvent beaucoup. Si chaque curé avait dans son presbytère quatre enfants soit pour le séminaire, soit pour se préparer à aller chez les Frères, quels résultats n’obtiendrait-on pas? Quand même ils ne feraient que préparer des instituteurs chrétiens, sans en faire des religieux, ce serait déjà beaucoup.

Conclusion: 1° Il faut des fonds pour des Ecoles normales de Frères;

2° Il faut préparer des vocations au presbytère;

3° Il faut fonder dans les localités qui en manquent des écoles libres et chrétiennes, quand l’école communale est mauvaise;

4° Quand l’instituteur est bon il faut se l’attacher, s’en occuper. En second lieu, il faut que les Comités catholiques s’occupent des inspecteurs; quelques-uns sont bons, la masse est détestable. Il faut surveiller leur propagande trop souvent révolutionnaire.

Voilà un premier croquis. Je suis sûr qu’en commentant les cinq ou six idées principales, on obtiendrait un résultat. Examinez et voyez si le Pèlerin ne peut pas ouvrir la campagne sous forme de lettres à Messieurs les curés -non pas à tous, nous aurions de l’ennui-, mais à quelques curés de nos amis. Cela prendrait, j’en suis sûr, peu à peu, et si nous y mettions de la persévérance, nous obtiendrions certainement, sinon une transformation absolue, au moins de très nombreux résultats.

Cette lettre voyagera probablement avec moi jusques à Montpellier, où je vais rejoindre l’évêque. Je verrai les Soeurs. Adieu, et tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum