DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 243

23 nov 1877 Nîmes GALABERT Victorin aa

Attendez pour acheter – La bienveillance des Turcs – Je vais faire un article en faveur de vos pauvres – Soeur Marie-Louise – L’avis de Baragnon – Le couvent de Nicétas – Qui donc est Timothée ?

Informations générales
  • DR12_243
  • 6085
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 243
  • Orig.ms. ACR, AJ 342; D'A., T.D. 32, n. 342, pp. 332-334.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ACTES DE PROPRIETE
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 ARMEE
    1 AUMONE
    1 CATHOLIQUE
    1 COUVENT
    1 EFFORT
    1 ENERGIE
    1 EPREUVES
    1 FEMMES
    1 FERMAGE
    1 GAUCHE
    1 IMMEUBLES
    1 JOIE
    1 OBLATES
    1 PAUVRE
    1 POLITIQUE
    1 PRETRE
    1 PUBLICATIONS
    1 RAISIN
    1 RECONNAISSANCE
    1 REPUBLICAINS ADVERSAIRES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 RUSSES
    1 SAINTS
    1 SCHISME
    1 SEVERITE
    1 SUPERIEUR
    1 TURCS
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DALLEGIO, MARIE-LOUISE
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 NICETAS, JEAN
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 RAYNAUDI, FRANCESCO
    2 TIMOTEO DA STRONA, CAPUCIN
    3 ALLEMAGNE
    3 ANDRINOPLE
    3 ANGLETERRE
    3 AUTRICHE
    3 BELGIQUE
    3 DANEMARK
    3 ESPAGNE
    3 FRANCE
    3 HOLLANDE
    3 ITALIE
    3 MARITZA, RIVIERE
    3 PHILIPPOPOLI
    3 RUSSIE
    3 SUEDE
    3 SUISSE
    3 TURQUIE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 23 novembre 1877.
  • 23 nov 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon cher ami,

Merci de vos efforts pour être lisible. Je vais en faire de mon côté. Je crois que vous avez bien fait de ne pas acheter. Attendez que les Russes soient à Andrinople; les terrains baissant alors, vous en aurez pour rien. Ne prenez rien en fermage. Que pensez-vous attendre au moment d’une invasion, sinon que vos raisins soient mangés par les soldats(1)? Faites attention que je vous ai envoyé de l’argent pour acheter ou bâtir. Plus tard, je ne pourrai guère vous donner que ce que j’ai promis. Remarquez que je ne vous blâme pas de faire l’aumône, Dieu m’en préserve! mais c’est à vos risques et périls. Puisque les Turcs nous sont si favorables, profitez-en pour en obtenir tout ce que vous pourrez.

Je vais faire un article en faveur de vos pauvres(2). Peut-être obtiendrai-je quelque chose? Je profiterai de vos observations sur Soeur M.-Louise(3). Du reste, elle a une confiance absolue en moi, après avoir fait la majestueuse dans les commencements. Ainsi sont les femmes. Je croyais bien que le P. Ivan vous serait utile et je suis ravi que vous en soyez content.

Que vous dire de nos affaires? Numa Baragnon, qui se met tout à fait au premier rang des orateurs, m’écrivait, il y a trois jours, qu’il lui était impossible de voir quoi que ce soit dans la situation. Toutefois, vous pouvez dire qu’on sent que la gauche recule. Bien des gens affirment que, pour défendre la Turquie, l’Angleterre, l’Autriche, l’Espagne, les neutres, c’est- à-dire la Belgique, la Hollande, le Danemark, et peut-être la Suède et la Suisse, vont s’unir contre l’Allemagne, la Russie et l’Italie. Voilà le travail. La Russie fait en ce moment des avances à la France; mais la France, qui peut disposer de deux millions de soldats et se souvient de 1870, n’est pas disposée à se laisser entraîner. Au fond, sans les républicains elle redeviendrait l’arbitre de l’Europe. Numa sent qu’il faut s’appuyer sur l’élément catholique; c’est bien heureux.

Je regrette que l’affaire du pope Nicétas(4) ne marche pas plus vite. Ne pourriez-vous pas parler d’une façon plus ferme, à cause de la propriété établie sur la tête d’une Oblate? Nous aurons besoin du couvent de ce brave homme, pour arriver à quelque chose en faveur des Russes. Vous vous perdez peut-être dans d’admirables oeuvres de charité, mais vous laissez votre but principal de côté, le schisme(5).

Voyez quelle pauvre tête j’ai. Qu’est-ce que le P. Timothée? Est-ce un Résurrectioniste? Est-ce un moine de Nicétas? Est-ce le grand vicaire de l’évêque de Philippopoli? Je m’y perds(6).

Adieu, cher ami, et courage au milieu de vos tribulations. Quel saint vous avez la chance de devenir! Il y a six semaines que les Oblates n’ont écrit à leur Mère. Mille choses à vos communautés. Ci-joint un mot pour le P. Alexandre.

Totus tibi.

E.D’ALZON.

J’oubliais de vous dire que Jean Nicétas se croit indigne d’être prêtre; c’est un très saint garçon, je l’ai remonté. Soeur Marie-Augustine me demande de vos nouvelles.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Ce que le P. Galabert n'a pas acheté, ce sont les quatre hectares dans la pointe de la Maritza (v. *Lettre* 6000, n.2). Mais la vigne dont les raisins risquent d'être mangés par les soldats, a bien été acquise (v. *Lettre* 6057).
2. Le *Pèlerin* du 1er décembre publie un appel à l'aide du P. Ivan et le "courrier charitable" des numéros suivants signale l'un ou l'autre don pour la Bulgarie.
3. Le P. Galabert en fait l'éloge mais note qu'il faudrait "la débarrasser de certaines idées rationalistes qu'elle a puisées avec son éducation chez des protestants" (12 novembre).
4. Le rétablissement de son autorité sur son monastère.
5. Le P. Timothée est un capucin, ancien grand vicaire de Mgr Raynaudi. Mgr Grasselli a cru trouver en lui un conciliateur pour arranger les affaires du P. Nicétas ( décembre).
6. "...pour le moment il n'y a pas grand-chose à faire... qu'à préparer les éléments de notre action future... Il ne faut compter sur l'appui que peut nous donner la congrégation du P. Nicétas que dans un avenir assez éloigné..." (5 décembre).