DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 248

29 nov 1877 Nîmes BARAGNON_NUMA

A la santé du chef de la Droite! – Un journal qui pourrait être à votre service – Invitation autour d’un lièvre – Votre photographie.

Informations générales
  • DR12_248
  • 6089
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 248
  • Orig.ms. ACR, AL 94; D'A., T.D. 34, n. 93, p. 216.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 APOSTOLAT
    1 CREANCES A PAYER
    1 DROITE
    1 ELECTION
    1 MENEURS
    1 MINISTRE
    1 MORT
    1 PARLEMENT
    1 PRESSE
    1 REPAS
    1 SUBVENTIONS
    2 BARAGNON, LOUIS
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BESSON, LOUIS
    2 BLANCHARD, ADOLPHE
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 WATELET, JEAN
    3 MARSEILLE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
  • A MONSIEUR NUMA BARAGNON
  • BARAGNON_NUMA
  • Nîmes, le 29 nov[embre] 1877.
  • 29 nov 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je ne vous fais pas mon compliment, c’est vulgaire, mais je donne ce soir à dîner à M. votre fils, nous boirons à la santé du chef de la Droite. Restez comme cela. On m’assure qu’à Marseille on est fou de vous. Moi, je garde toute ma tête et aussi tout mon coeur. L’homme se mesure de la tête au coeur.

Parlons affaires. Vous pouvez être maître du pays nîmois. Vous l’êtes, mais enfin vous pouvez être invalidé. Il faut que vous soyez renvoyé à la Chambre avec une immense majorité. Pour cela il faut un journal. Le Petit régional(1) est vôtre, j’allais dire votre homme, mais il a quelques dettes. Vous qui en ce moment, sans être ministre, êtes plus qu’un ministre, ne pourriez-vous pas lui faire allouer 10.000 francs? Allons, fendez-vous de l’argent des fonds secrets ou de tout autre, et faites la bonne oeuvre de hâter les derniers et douloureux moments de la pauvre et chère Gazette. Voyez son agonie, ne la prolongez pas, et, pour son plus grand bien, procurez à ses derniers et rares amis de pouvoir bientôt dire un tendre Requiescat in pace.

J’ai perdu un lièvre, il y a quatre ans; je vous retiens, un des premiers jours de votre arrivée, pour le manger en compagnie de l’évêque de Montpellier, de celui de Nîmes, de Blanchard et du Gros(2). Songez aux 10.000 francs, comme si c’était pour moi. J’attends votre photographie. Pourquoi ne la faites-vous pas vendre? Belle spéculation! Enfin, je vous embrasse, avec l’espoir des 10.000 francs pour le Petit régional.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Né en septembre 1877, le *Petit régional du Sud-Est*, journal politique quotidien, sera absorbé par le *Journal du Midi* dès janvier 1878 (J.WATHELET, *Bibliogr. Presse française... Gard*, Paris, 1985)
2. L'abbé Barnouin.