DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 251

2 dec 1877 Nîmes PICARD François aa

Votre succès à Lille – Les alumnats: leur taille, grammaire et humanités – Le néo-thomisme – J’irai à Paris si les événements le permettent.

Informations générales
  • DR12_251
  • 6092
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 251
  • Orig.ms. ACR, AF 232; D'A., T.D. 26, n. 615, p. 491.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 AMBITION
    1 BETISE
    1 CHOIX
    1 COLERE
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 CONVERSATIONS
    1 EDIFICE DU CULTE
    1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
    1 GRANDS SEMINAIRES
    1 GUERRE
    1 HUMANITES
    1 IMMEUBLES
    1 MAUX PRESENTS
    1 NOVICIAT
    1 PEUPLE DE DIEU
    1 PEUR
    1 POPULATION
    1 SEMINARISTES
    1 SOUFFRANCE
    1 THEOLOGIE DE SAINT THOMAS D'AQUIN
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BLANCHARD, ADOLPHE
    2 DELALLEAU, GERY
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 ZIGLIARA, THOMAS-MARIE
    3 CLAIRMARAIS
    3 FRANCE
    3 LILLE
    3 LYON
    3 MARSEILLE
    3 MONTPELLIER
    3 PARIS
    3 SCHOUBROUCK
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 2 décembre 1877.
  • 2 dec 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’ai oublié de répondre à votre dernière lettre et j’en suis fâché, parce que d’une part je vois que vous avez eu du succès à Lille, de l’autre que vous avez bien fait les choses à Schoubrouck. Permettez-moi pourtant de vous dire que la construction de l’alumnat m’épouvante, à cause de ses proportions grandioses(1). Ou vous y aurez plus de 30 élèves de grammaire, ce qui est contraire à nos décisions, ou vous y mettrez les humanités, ce qui n’y est pas moins contraire. Cette manie du bon P. Joseph de sortir de ce qui était convenu, cet essai d’annoncer dans le Pèlerin 60 élèves me fait de la peine. Je voudrais que vous eussiez, non pas 60, mais 600 élèves, mais partagés comme il a été convenu. J’interroge de toute part; il m’est impossible de ne pas maintenir ce qui a été décidé. Bénissons Dieu d’avoir tant d’élèves. Les Capucins, à Marseille, n’en ont que 14; à la vérité, ils les prennent à quinze ans et ne les gardent que deux ans; après quoi, ils les mettent au noviciat. Ce système se comprend, mais je crois le nôtre préférable, à condition qu’après avoir décidé une chose, nous ne ferons pas le contraire.

Vous feriez bien d’avoir une conversation sérieuse à l’Univers au sujet de la guerre sur ce qu’on appelle dans une note le néothomisme(2). Ce néothomisme est adopté presque partout: à Lyon, au grand séminaire, à Montpellier, chez les Pères du Saint-Esprit, chez les Carmes, chez presque tous les Bénédictins, chez une partie des Jésuites. Je ne nomme pas tous les séminaires de France; cela fait traînée de poudre. Le bon P. Géry est un peu absurde de ne pas voir qu’il y a la question générale, devant laquelle devrait se taire son peu de goût pour Zigliara.

J’irai à Paris, si les événements ne m’obligent pas à rester à mon poste. Blanchard est dans l’admiration de la population, laquelle est de plus en plus pour Baragnon. L’avantage est que l’influence échappe aux ambitieux, qui avaient fait du peuple catholique leur marchepied. Totus tibi.

E.D’ALZON.

J’ai autre chose à dire que j’oublie. Vous me direz si vous avez fait ma commission pour l’Univers.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le *Pèlerin* dans ses numéros 45 à 47 a publié trois articles sur l'alumnat de Clairmarais. Ils ne sont pas signés mais sont dus au P. Bailly. Le dernier article raconte la bénédiction de la chapelle et publie une grande gravure où apparaît le bâtiment dont les proportions effraient le P. d'Alzon.
2. "J'irai à l'*Univers* pour le néo-thomisme, je crains bien qu'ils ne comprennent pas grand-chose à la discussion, car ils ouvrent leurs colonnes aux deux partis sans donner eux-mêmes d'avis" (4 décembre).