DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 252

2 dec 1877 Nîmes BAILLY_VINCENT de Paul aa

Il me semble que vous refaites plus d’un de mes prônes – J’admire la Providence qui a scindé le Concile – Les alumnats, oeuvre capitale de la congrégation – L’action d’un pétard – Souci de l’évêque pour les vocations et pour l’instruction du peuple.

Informations générales
  • DR12_252
  • 6093
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 252
  • Orig.ms. ACR, AH 145; D'A., T.D. 28, n. 494, p. 109
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 CATECHISME
    1 CONCILE DU VATICAN
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 DIMANCHE
    1 ENSEIGNEMENT DU DOGME
    1 EXAMEN DES JEUNES PRETRES
    1 LACHETE
    1 MISERES DE LA TERRE
    1 NEGLIGENCE
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PEUPLE
    1 PREDICATION
    1 PROVIDENCE
    1 QUESTION ROMAINE
    1 QUESTION SOCIALE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SANTE
    1 SEMINAIRES
    1 SERMONS
    1 SEVERITE
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VOCATION SACERDOTALE
    2 ANDRE, SAINT
    2 BESSON, LOUIS
    2 MATHIEU, DOMINICAIN
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 YVERT, COMTE
    3 NIMES
    3 RUSSIE
  • AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
  • BAILLY_VINCENT de Paul aa
  • Nîmes, le 2 décembre 1877.
  • 2 dec 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Cher ami,

Je n’ai pas encore reçu le dernier /Pèlerin. On me parle du prône que je n’ai pas relu. Mais il me semble que vous en refaites plus d’un. Quand vous voudrez le faire entièrement, je vous cèderai promptement la plume. Saint André a évangélisé la Russie et m’est doublement cher.

Le Pape va un peu mieux, m’écrit Yvert. Je vous avoue que, pour la reprise du concile, j’admire la Providence le scindant(1). L’essentiel de la partie dogmatique est faite. La question ecclésiastico-sociale viendra après les grandes leçons de la révolution, dont le Saint-Esprit n’a pas besoin pour enseigner, mais dont les hommes ont grand besoin pour devenir capables d’être enseignés.

Ne nous plaignons pas de nos novices. Le P. Mathieu, dominicain, me disait qu’actuellement dans sa province on n’en avait qu’un, qui se décourage. Je vous conjure de ne pas voir dans les alumnats un bienfait pour ceux qu’on reçoit, mais l’oeuvre capitale de la Congrégation et, par conséquent, la nécessité d’y être sévère.

L’action que nous pouvons exercer me fait quelquefois l’effet de celle d’un pétard, qui fait du bruit en éclatant mais qui crève par son éclat. Adieu, cher homme. Ah! que de misères dans ce monde! J’en ai le coeur navré.

Je disais en finissant au P. Picard que j’oubliais quelque chose. Le voici. L’évêque s’occupe merveilleusement des vocations, et, d’ici à quelques années, son séminaire aujourd’hui vide regorgera. Il s’occupe aussi de l’instruction du peuple, va chaque dimanche visiter les catéchismes de la ville et est allé monter une garde aux directeurs du séminaire sur leur négligence à former des catéchismes. Je vais envoyer sa circulaire sur les examens des jeunes prêtres. C’est raide, mais c’est bon. Il a aussi fait des changements admirables. On dit que ma démission offerte y est pour quelque chose.

Totus tibi.

Père Vincent de Paul.*

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. "Le Pape s'affaiblit et le concile n'est pas recommencé", a écrit Vincent de Paul le 30 novembre. - Le ms a *Hivert*.