DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 259

20 dec 1877 Nîmes PICARD François aa

Une intrigue orléaniste – Le *Pèlerin* – L’évêque de Nîmes – Baragnon – La cause catholique seule – Bientôt à Rome.

Informations générales
  • DR12_259
  • 6103
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 259
  • Orig.ms. ACR, AF 237; D'A., T.D. 26, n. 620, pp. 194-195.
Informations détaillées
  • 1 ANTICLERICALISME
    1 CAUSE DE L'EGLISE
    1 CLERGE SECULIER
    1 CLERICAUX
    1 COLERE
    1 COURS PUBLICS
    1 CREANCES A PAYER
    1 FRANCHISE
    1 GRAVITE
    1 HONTE
    1 MENEURS
    1 ORGUEIL
    1 PENSEE
    1 PEUPLE
    1 POLITIQUE
    1 PRUDENCE
    1 ROYALISTES
    1 RUSE
    1 SOUS-DIACONAT
    2 BARAGNON, NUMA
    2 BESSON, LOUIS
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 MAC-MAHON, PATRICE DE
    2 MARTIN, ETIENNE
    2 MATHIEU, NORBERT
    2 PIE IX
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 NIMES, CATHEDRALE
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 20 décembre 1877.
  • 20 dec 1877
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Père Picard.

Cher ami,

Je commence à croire à une intrigue orléaniste. Que vous dirai-je? Si vous ne faites pas vos frais, il ne faut pas tenter l’impossible. L’évêque de Montpellier est trop furieux contre le Pèlerin, pour qu’on puisse lui rien demander; quant à celui de Nîmes, nous verrons. Je vous prédis qu’un peu plus tôt, un peu plus tard, l’orgueil de l’Exposition se tournera en une grande honte. Quant au maréchal, n’en parlons plus et laissons-le pleurer et jurer.

L’évêque de Nîmes se pose de mieux en mieux. Si je puis le décider à donner des conférences à la cathédrale -et c’est presque certain-, je pourrai quitter Nîmes; sans quoi, je m’y crois nécessaire pour donner une impulsion. Baragnon enfonce en ce moment les légitimistes pointus en se mettant sur le terrain catholique, il est acclamé dans toutes les cures. Le peuple est clérical. Trop de chefs légitimistes, ici, sont anticléricaux, mais c’est ce qui en ce moment les amoindrit. Un peu de précaution ferait un très bon effet. Le peuple nous reviendrait en masse. J’ai la très profonde conviction que nous devons plus que jamais pousser notre pointe du côté de la cause catholique seule, laissant les autres questions politiques de côté; mais quel champ magnifique, et que j’aurais envie de traiter sérieusement cette question dans le Pèlerin! Il faudrait la bien mûrir, mais on pourrait faire là une vigoureuse percée. Dites-moi votre pensée très franche là-dessus.

Si, comme je crois le voir, la cause de ce qui nous attriste est une intrigue orléaniste, je puis aller à Rome, et bientôt. Croyez-vous que Pie IX n’ait pas la chance de vivre encore un mois? Voilà à quoi se réduirait mon retard, après ma résolution de ne pas bouger. Que de choses à vous dire encore!

Après-demain, Fr. Etienne et Frère Norbert seront ordonnés sous-diacres. Tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum