DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 301

1 feb 1878 Nîmes GALABERT Victorin aa

Votre esprit de foi – Faites aux Russes tout le bien possible – Un rapport sur ce que vous faites – Odessa.

Informations générales
  • DR12_301
  • 6153
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 301
  • Orig.ms. ACR, AJ 346; D'A., T.D. 32, n. 346, pp. 337-338.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 COMPORTEMENT
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FOI BASE DE L'OBEISSANCE
    1 GENEROSITE DE L'APOTRE
    1 GUERRE
    1 HUMILITE
    1 JOIE
    1 MAUX PRESENTS
    1 OBLATES
    1 PEUR
    1 POLONAIS
    1 PRUDENCE
    1 RAPPORTS DU SUPERIEUR
    1 RECONNAISSANCE
    1 RUSSES
    1 TURCS
    1 VERTU DE FORCE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    3 ANDRINOPLE
    3 AUTRICHE-HONGRIE
    3 ODESSA
    3 PHILIPPOPOLI
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 1er février 1878.
  • 1 feb 1878
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Je vous félicite du fond du coeur de votre conduite. Courage! Dieu vous bénira très certainement, si vous procédez avec cet esprit de foi. Ce m’est une très grande joie de voir combien vous êtes fidèle à notre esprit. Encouragez les religieux et les religieuses à se maintenir dans un esprit catholique, c’est-à-dire abandonné à la volonté de N.S., pour servir les âmes de tous ceux avec qui vous êtes en contact(1).

Je considère comme une très grande grâce que vous ayez pu passer des Turcs aux Russes sans inconvénient. Vous avez quitté les Turcs en bons termes; considérez que les Russes viennent au-devant de vous et que vous devez leur faire tout le bien possible. Soyez avant tout très avenant pour eux; tâchez que les religieuses se montrent sans doute réservées, mais en même temps pleines de la charité de N.-S. Je ne suis pas fâché que Soeur Jeanne ait eu un mauvais moment de peur. Ne la plaisantez pas, mais faites-vous-en une arme pour l’humilier à l’occasion, non pas vivement, mais très sérieusement.

Je serai à Rome le 24 février; par conséquent vous ferez bien de m’y adresser un rapport succinct sur ce que vous faites, sur ce que vous pouvez faire. Si les difficultés de la guerre s’opposent à ce qu’il traverse la voie autrichienne, ne pourriez-vous pas me le faire parvenir par Mgr Grasselli? Par ce moyen, nous aurons peut-être la facilité de nous dire bien des choses. Enfin, je m’en rapporte à votre prudence.

Les temps deviennent sombres pour nous. Qui sait si nous n’aurons pas à nous réfugier chez les Russes? Odessa me semble un asile, vers lequel nous devons diriger nos regards. Que sont devenus les Polonais? Encore une fois, soyez très bons pour les Russes. Gagnez les bonnes grâces de ceux avec qui vous vous trouverez en rapport.

Mille choses à tous les religieux et religieuses. Vous voyez bien que les affaires d’argent vont s’arranger. Mille fois à vous, cher ami, et avec une immense tendresse en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le 16 janvier, le P. Galabert écrivait que les Russes n'étaient plus qu'à deux journées de marche d'Andrinople (ils arrivaient donc plus tôt que prévu). La panique avait saisi la population musulmane qui s'enfuyait. Le comité consulaire de secours avait organisé une distribution de soupe à laquelle devaient présider les Oblates. Religieux et religieuses étaient calmes. Philippopoli incendiée était pillée par les Circassiens.