DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 318

15 feb 1878 Rome MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Le futur pape – L’abbé d’Hulst – Le P. Picard – Papables.

Informations générales
  • DR12_318
  • 6176
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 318
  • Orig.ms. ACR, AD 288; D'A., T.D. 24, n. 1292, pp. 61-62.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU PAPE
    1 CARDINAL
    1 CONGREGATIONS ROMAINES
    1 DENIER DE SAINT-PIERRE
    1 ELECTION
    1 FUNERAILLES
    1 NOVICE
    1 PAPE
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 ULTRAMONTANISME
    2 BILIO, LUIGI
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 HULST, MAURICE D'
    2 MORETTI, VINCENZO
    2 PAROCCHI, LUCIDO-MARIA
    2 PECCI, GIOACCHINO
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    3 BOLOGNE
    3 PARIS
    3 RAVENNE
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Rome, 15 février 1878.
  • 15 feb 1878
  • Rome
La lettre

Ma chère fille,

Me voici à Rome depuis quatre jours, et je commence à me reconnaître. J’ai cru que l’important était de voir les funérailles de Pie IX. Il n’y en a pas eu, à proprement parler, mais l’important est d’obtenir un bon Pape, et c’est pour cela qu’il faut beaucoup prier. Sa position sera très difficile. Il convient d’organiser un mouvement de prières très grand. Si vous voyez du monde, dites et faites dire qu’il faut beaucoup entourer le nouveau Pape. Je sais que les prélats influents désirent beaucoup que le courant se continue et même se propage. Peut-être résultera-t-il de cela quelque chose d’heureux. Le cardinal de Paris décourage, tant qu’il peut. J’espère qu’il ne sera pas le plus fort, tant s’en faut. Le pauvre abbé d’Hulst, que l’on trouve très aimable, a été parfait avec moi. Je suis allé frapper plusieurs fois à sa porte, son cardinal(1) l’absorbe. Il s’en passerait bien, je crois. Le P. Picard est étonnant d’activité, et, sous prétexte qu’il n’est capable de rien, il fait énormément. C’est un homme bien supérieur à tout ce qui l’environne.

Je ne sais s’il faut vous nommer les cardinaux papables. C’est Pecci qui a eu toutes les chances, les a perdues et les reprend; Bilio, que les cardinaux romains repoussent; Simeoni, un saint, un savant, un peu hésitant; Franchi, trop diplomate, mais très ferme sur les doctrines; Moretti, archevêque de Ravenne; Parocchi, s’il n’était pas si jeune: il n’a pas quarante ans(2). Mais l’important, encore une fois, est de créer partout un mouvement en faveur du Souverain Pontife. Cela prend tous les jours davantage. De grâce, aidez un peu, dans la mesure du possible. Si vous avez de l’argent pour le denier de Saint-Pierre, ce serait le moment de l’envoyer, afin de l’offrir au nouveau Pape.

Je m’occuperai de la novice, pour laquelle le P. Picard m’a remis une demande, mais seulement quand le nouveau Pape sera élu, car en ce moment toutes les Congrégations ont perdu leurs pouvoirs.

Adieu, ma chère fille. Tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Celui de Paris, Mgr Guibert.
2. Simeoni, secrétaire d'Etat; Franchi, préfet de la Propagande; Parocchi (le P. d'Alzon écrit souvent *Parrocchi*), archevêque de Bologne.