DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 322

18 feb 1878 Rome COLLEGE de l'Assomption

*Gesta Dei per Francos* – Les conclaves – Rome ou l’Exposition ? – Au bout du fossé, la culbute.

Informations générales
  • DR12_322
  • 6180
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 322
  • Publiée dans l'*Assomption*, 4e année, n° 5 (1er mars 1878), p. 34; D'A., T.D. 33, n. 23, pp. 354-355.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 ARMEE
    1 ASIATIQUES
    1 AUMONIER
    1 CARDINAL
    1 CATHOLIQUE
    1 CERCLES CATHOLIQUES
    1 COMITES CATHOLIQUES
    1 ELECTION
    1 INDIENS D'AMERIQUE
    1 LANGUE
    1 NATION
    1 OEUVRES OUVRIERES
    1 PAPE
    1 PATRONAGES
    1 PELERINAGES
    1 PEUPLES DU MONDE
    1 RENOUVELLEMENT
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVOLTE
    1 SAINT-SIEGE
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BORROMEO, EDOARDO
    2 PECCI, GIOACCHINO
    3 FRANCE
    3 ROME
  • AUX ELEVES DU COLLEGE DE L'ASSOMPTION A NIMES
  • COLLEGE de l'Assomption
  • Rome, 18 février 1878.
  • 18 feb 1878
  • Rome
La lettre

Avant-hier, réunion chez le cardinal Borromeo(1) de presque tous les délégués des grandes oeuvres catholiques de France. Universités, conférences de Saint-Vincent-de-Paul, cercles catholiques, Notre-Dame-de-Salut, comité des pèlerinages, comités catholiques, aumôniers militaires, Saint-François-de-Sales, oeuvres ouvrières, patronages, tout, jusqu’aux Enfants de Marie, était représenté. Une adresse fut lue, je ne dis pas très belle, il y avait quelques lignes de moi; elle fut lue et votée, plus tard signée. Hier, elle fut portée par une députation au cardinal Pecci, camerlingue. Nous fûmes admirablement reçus. Il nous répondit dans sa langue italienne, qu’il parle avec une grande élégance. Nous étions convaincus que l’audience serait courte. Trois cardinaux attendaient dans l’antichambre. Pas du tout; il nous parla fort longuement sur cette idée: La France a été pendant longtemps la première à la tête des peuples. De douloureuses circonstances l’ont fait déchoir. Espérons que, si l’on ne peut pas dire que la nation soit restée catholique, le nombre de ses enfants si excellents chrétiens préparera sa résurrection, et que son union avec le Saint-Siège lui vaudra de reprendre la place si longtemps occupée par elle, et que nous verrons encore Gesta Dei per Francos.

Le Sacré-Collège, dans son ensemble, je le sais, est très favorablement impressionné par ces actes. On désire de plus en plus des manifestations.

Les voix semblent se grouper dans le Sacré-Collège autour de deux ou trois noms, mais on ne peut rien affirmer par une excellente raison, c’est qu’on ne sait rien, pas même les cardinaux.

Mais engagez vos lecteurs(2) à faire effort et à venir à Rome. Il est vrai que l’Exposition est là. On trouvera de l’argent pour l’Exposition, on n’en trouvera pas pour aller voir le Pape. Que sera l’Exposition dans l’éternité à ceux qui l’auront visitée? Que serait un pèlerinage, grand acte de foi, dans les temps présents? Mais c’est évident, l’Exposition est plus intéressante on y verra des Téléphones, des Chinois, des Kalmouks, des Persans, beaucoup d’Iroquois, des casseroles perfectionnées, enfin tous les produits de l’esprit humain, et, au mois d’octobre? Ah! au mois d’octobre!!! Il y a un proverbe qui dit: Au bout du fossé la culbute.

Notes et post-scriptum
1. Archiprêtre de la basilique vaticane.
2. Ce mot fait penser que cette lettre, rangée parmi les lettres aux élèves du collège, est une de celles que le P. Emmanuel recevait pour le *Nouveau Journal du Midi* (v. *Lettre* 6174). Il les donnait en même temps aux collégiens pour l'*Assomption*.