DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 323

18 feb 1878 Rome VALAT_PAULINE

Condoléances pour la mort de sa mère – Votre père et votre autre Père.

Informations générales
  • DR12_323
  • 6181
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 323
  • Cop.ms. ACR, BE 229.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 BIEN SUPREME
    1 DOULEUR
    1 ESCLAVAGE
    1 MORT
    1 PAIX DE L'AME
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PORTEMENT DE LA CROIX PAR LE CHRETIEN
    1 PRIERES POUR LES DEFUNTS
    1 SAINTETE
    1 SOUVENIRS
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 PIE IX
    2 VALAT
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
  • A MADEMOISELLE PAULINE VALAT
  • VALAT_PAULINE
  • Rome, 18 février [18]78.
  • 18 feb 1878
  • Rome
La lettre

Je vous réponds courrier par courrier, ma chère Pauline. Je tiens à vous montrer combien je pense à vous et à votre douleur. Hélas, c’est la plus grande de votre vie et je comprends que bien des choses disparaissent devant un si rude coup. Ce que vous aviez obtenu de votre mère a été admirable. Elle vous doit le ciel, mais il faut maintenant vous préparer une place à côté d’elle par la vie de sainteté que vous allez vous mettre à mener. Quant à m’occuper de vous, ma chère enfant, il me semble bien vous l’avoir prouvé; je vous le prouverai encore pourvu que vous vouliez devenir avec moi une vraie fille. Je sens parfaitement ce que je vous dis. Est-ce que je me trompe quand je crois que c’est à vous à porter votre père et que c’est à moi à vous porter? Votre père, il faut bien le reconnaître, s’il ne réagit pas sur lui, perdra sa force morale. Ce sera à vous à lui en donner, à en avoir pour lui. Vous aurez donc beaucoup à faire auprès de lui. Mais croyez-moi, ne vous faites pas trop esclave. Aujourd’hui le joug vous plairait, plus tard il deviendrait intolérable et vous y succomberiez. Je parle par expérience. Quoi qu’il en soit, si vous pouvez vous décider à avoir pleine confiance en votre autre Père, il pourra vous rendre des services importants et vous savez s’il y est disposé. Vivez avec celles que vous avez perdues par le souvenir et le coeur. Leurs conseils vous seront bons et quand vous serez dans les incertitudes dont vous me parlez, venez vers moi, il me semble que j’ai assez d’affection pour vous aider à porter votre croix. Ne fouillez pas tant pour savoir si vous êtes résignée, si vous avez du mérite dans votre résignation. Aimez beaucoup votre mère. Priez pour elle, priez-la. Peu à peu la paix se fera dans votre âme.

Je vous envoie la photographie de Pie IX tel qu’il a été exposé à Saint-Pierre.

Adieu, ma fille, et bien vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

A Mlle Pauline Valat

Nîmes.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum