DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 341

27 feb 1878 Rome CHABERT Louise

Nouvelles de Rome – Devenez très sainte.

Informations générales
  • DR12_341
  • 6196
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 341
  • Orig.ms. ACR, AM 359; D'A., T.D. 38, n. 56, pp. 74-75.
Informations détaillées
  • 1 ANIMAUX
    1 BONHEUR
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CRITIQUES
    1 EGOISME
    1 FRANCAIS
    1 JARDINS
    1 LOISIRS
    1 MORT
    1 PELERINAGES
    1 PENSEE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 SAINT-SIEGE
    1 SAINTETE
    1 SOLITUDE
    1 SOUVENIRS
    1 TOMBEAU
    1 TRAVAIL
    1 VENERATION DE RELIQUES
    1 VIE DE PRIERE
    2 CHAUDORDY, VALENTINE
    2 DAMAS, MADAME PAUL DE
    2 LEON XIII
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIERRE, SAINT
    2 SEGUR, GASTON DE
    2 VALENTIN, SAINT
    2 VALENTINE, SAINTE
    3 ROME
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-JEAN DU LATRAN
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
    3 ROME, EGLISE SAINT-SEBASTIEN-HORS-LES-MURS
  • A MADEMOISELLE LOUISE CHABERT
  • CHABERT Louise
  • Rome, 27 février 1878.
  • 27 feb 1878
  • Rome
La lettre

Ma chère enfant,

Je vous croyais morte. Je vous écris, pas de réponse. Je vous envoie une photographie du Pape; rien de rien. Quelles grandes occupations aviez-vous donc pour me laisser ainsi en panne? Enfin, je vois votre écriture. Bien obligé, mademoiselle!

Je suis bien heureux. J’assiste à tout ce que l’on peut voir de plus beau et je ne vous oublie pas. Avant-hier, je suis allé dire la messe sur le tombeau de saint Pierre, et elle a été pour vous. C’est une des quatre; les trois autres viendront plus tard. Je veux faire peu à peu vos commissions en bon lieu. J’ai vu plusieurs fois le Pape. Il ne me connaît pas bien encore, mais ça viendra. Je ne suis pas pressé, et le meilleur à Rome est de ne pas l’être. Je fais peu à peu mon chemin. Tant pis pour les gens pressés de me revoir! Quel égoïste!!!

Les Piémontais commencent à s’apercevoir que le Pape se moque d’eux. On prétend qu’à leur tour ils veulent lui jouer de mauvaises plaisanteries. Mais qu’ils y prennent garde. Le Pape leur échappera; les moyens sont tout trouvés.

Vous avez bien raison de vouloir devenir très sainte. Jamais projet plus digne d’éloge. Je vous encourage de la voix et du geste.

Vous pouvez dire à Valentine Chaudordy que je croyais saint Valentin son patron. Pas du tout, il y a sainte Valentine, dont j’ai vu les reliques à Saint-Sébastien hors les murs. J’en ai demandé. On m’a dit qu’on n’en donnait pas. Je reviendrai à la charge.

Rome va se dépeupler de pèlerins français. Ils partent comme une volée de pigeons. Le P. Picard, M. de Damas, Mgr de Ségur m’ont quitté aujourd’hui. Eh! bien, je me console de ma solitude en allant à Saint-Pierre. Aujourd’hui, à Saint-Jean de Latran, je me suis promené devant le péristyle, en face d’un des plus beaux horizons qu’on puisse contempler, et par ses formes et par ses ruines et par ses souvenirs. Enfin, priez bien pour votre vieux père, qui voudrait vous aider à vous sanctifier.

Adieu, chère enfant. Si vous avez reçu la photographie du Saint-Père, que j’avais demandé qu’on vous remît, faites-en, ou de celle-ci, ce que vous voudrez. Sinon, gardez celle que j’enferme dans cette lettre.

Bien vôtre en Notre-Seigneur, chère enfant.

E.D’ALZON.

Pensées du jardin du Vatican.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum