DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 350

4 mar 1878 Rome BAILLY_EMMANUEL aa

Ce que j’ai dit, j’ai voulu le dire – Mes incorrections et le gommeux académique de M. Azaïs – Le pape pourra-t-il rester longtemps à Rome ? – La conflagration va devenir générale.

Informations générales
  • DR12_350
  • 6207
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 350
  • Orig.ms. ACR, AI 363; D'A., T.D. 31, n. 361, p. 300.
Informations détaillées
  • 1 CELLULE
    1 CRITIQUES
    1 CULPABILITE
    1 GUERRE
    1 MAUX PRESENTS
    1 PAPE
    1 PRESSE
    1 RECONNAISSANCE
    1 REVOLUTION
    2 AZAIS, PIERRE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BESSON, LOUIS
    2 CLASTRON, JULES
    2 LEON XIII
    3 CASTEL GANDOLFO
    3 MARSEILLE
    3 ROME
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Rome, 4 mars [18]78.
  • 4 mar 1878
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

Je vous remercie de me transmettre les observations de M. Clastron. Veuillez lui dire d’abord que je suis d’autant plus coupable que ce que j’ai dit, j’ai voulu le dire, et que si le Nouveau Journal ne l’avait pas reproduit, j’aurais suspendu ma correspondance. Je crois savoir ce que j’ai fait(1). Du reste, je vais suspendre quelque temps mes lettres, par la raison que l’abbé Azaïs se chargeant d’écrire, je ne veux pas être exposé à ce que l’on confonde mes incorrections avec son gommeux académique. Cela dit, j’ajoute qu’en effet j’ai écrit au Citoyen des lettres d’un autre genre, parce le Citoyen a un autre public(2).

Et pour moi, je vous dirai que nous sommes à deux pas d’une crise horrible. Il n’est pas dit que le Pape puisse rester bien longtemps à Rome. Les gens sérieux s’attendent à un départ plus ou moins prochain. Peut-être ira-t-il d’abord à Castel-Gandolfo, que l’on répare dans cette prévision. La conflagration va devenir générale. Dieu sait ce qui en sortira, mais préparons-nous pour un vilain moment. Monseigneur me charge de retenir une chambre pour lui au Séminaire français, au mois de décembre. Où sera le Pape à cette époque?

Adieu. J’écrirai demain aux enfants. Mille choses à nos pères et frères.

E.D’ALZON.

Pour vous seul(3).

Vous n’êtes pas obligé de lire ma lettre à M. Clastron, mais vous pouvez(4) lire à M. Barnouin et ce qui concerne mes incorrections, et ce qui concerne la suspension de mes lettres. Vous verrez ce qu’il vous dira. Vous pouvez lire aussi la fin à qui vous voudrez.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le P. d'Alzon "assume". Par une lettre du P. Emmanuel du 3 mars, nous savons que parmi les lettres ayant fait l'objet des observations dont parle le P. d'Alzon, il y avait notamment la *Lettre* 6195 (histoire de la marquise, etc.). Ajoutons que, toujours d'après la lettre du P. Emmanuel, même parmi les personnes amies de l'Assomption, on parlait des "petites libertés de langage" des correspondances du P. d'Alzon.
2. Journal de Marseille, "doublure de l'Univers", selon l'expression du P. d'Alzon lui-même (*Lettre* 5962).
3. Les T.D. ont: *Pour vous deux*.
4. Le manuscrit porte: *vous pouvez la lire*.