DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 366

11 mar 1878 Rome PICARD François aa

Les pèlerinages – Notre établissement à Rome – Mercurelli – La Russie – Avancer lentement – Nos constitutions – Contacts – Une note pour Manning – Meglia.

Informations générales
  • DR12_366
  • 6225
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 366
  • Orig.ms. ACR, AF 251; D'A., T.D. 26, n. 634, pp. 205-207.
Informations détaillées
  • 1 TEXTES OFFICIELS DE LA FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 APPROBATION PAR ROME DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CARDINAL
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONSEIL DU GENERAL
    1 CONSTITUTIONS DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONVERSATIONS
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 ENERGIE
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 PELERINAGES
    1 POLITIQUE
    1 REPAS
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SAINT-SIEGE
    1 SCOLASTICATS
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BIANCHI, ANGELO
    2 BIANCHI, RAIMONDO
    2 CRISPI, FRANCESCO
    2 DE LUCA, PIETRO
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LEON XIII
    2 LOUIS-PHILIPPE Ier
    2 MANNING, HENRY-EDWARD
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    2 MERCURELLI, FRANCESCO
    2 MONTALEMBERT, MADAME CHARLES DE
    2 PERSICO, IGNAZIO
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    2 TESTE, JEAN-BAPTISTE
    2 VICTOR-EMMANUEL II
    3 ACHAIE
    3 BOLINA
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 ITALIE
    3 PARIS
    3 ROME
    3 ROME, EGLISE SAINT-AUGUSTIN
    3 ROME, SEMINAIRE FRANCAIS
    3 RUSSIE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, 11 mars [18]78.
  • 11 mar 1878
  • Rome
La lettre

Mon bien cher ami,

Je reçois votre lettre et je viens y répondre par des détails.

1° J’ai la certitude que Franchi considère les pèlerinages comme le moyen le plus puissant de relever l’influence du Saint-Siège, même au point de vue politique. On vient de me répéter une conversation tenue par lui, il y a quelque temps déjà, et où il a parlé des pèlerinages avec enthousiasme.

2° Je vais tous les jours, sauf aujourd’hui, prier à Saint-Augustin, pour lui demander de manifester la volonté de Dieu pour mon séjour à Rome et pour un établissement des nôtres dans cette ville. Voilà pourquoi nos novices doivent prier beaucoup et beaucoup. Il me semble que quelque chose pourrait se faire, si nous avions un supérieur capable pour établir ici.

3° Si Mercurelli est nommé cardinal, comme on l’affirme, ce pourrait bien être l’homme du mouvement dont nous avons parlé.

4° J’ai eu avec Mgr Persico(1), l’évêque capucin que vous avez vu au Séminaire français, une conversation très sérieuse. S’il va à Constantinople, comme on le dit, il entrera pleinement dans nos idées pour la Russie. S’il reste à Rome, il nous rendra les plus importants services en parlant à qui il sera convenable.

5° Je m’aperçois tous les jours de l’avantage qu’il y a à avancer lentement dans ce pays. Sans en avoir l’air, on place ses idées, on se fait connaître et l’on prend position.

6° Vous ai-je dit que j’ai eu avec Mgr Bianchi une conversation très longue sur notre Congrégation? A la différence du Père Bianchi et [de] Mgr de Luca, il croit que nous devons présenter nos règles à l’approbation définitive. Si nous avons à Paris une réunion générale, nous pourrons traiter la question, mais songez-y d’avance, cela en vaut la peine.

Je n’ai pas eu mon audience. Je préfère attendre que le Pape ait un peu entendu parler de moi; mais je suis homme à aller voir Franchi. Demain, j’irai voir Simeoni. Attendons-nous au triomphe de la Révolution. La démission de Crispi pour le motif que vous savez est un signe avant-coureur, comme le procès Teste(2) sous Louis-Philippe, mais ici la boue sera plus abondante.

Sub secretissimo secreto pour vous et [le] P. V[incent] de Paul, seuls. Manning m’a demandé une note courte, mais énergique, sur l’état religieux de la France. Je l’ai rédigée brièvement, clairement, énergiquement, autant que j’en suis capable(3). Elle ira où elle devra aller. En l’apportant à son destinataire, je disais dans un billet à part que s’il n’était pas content, il me la renvoyât. Elle ne m’est pas revenue. Je tiens au secret le plus absolu, parce que si ma note passe, elle peut produire de très sérieux résultats: si elle n’est pas acceptée, il est préférable qu’on n’en parle plus.

Je crois découvrir que le pauvre Meglia avait reçu l’ordre de consulter l’archevêque de Paris. Mais je taille des croupières, il me semble, à ce saint pontife. Sur ce prions, prions, prions.

Adieu. Demandez pour moi les dons de sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, de science, de piété et de crainte de Dieu. Il me les faut tous. Addio, carissimo.

E.D’ALZON.

Le card[inal] Howard veut absolument que je dîne demain chez lui, avec Madame de Montalembert. Encore une fois, l’Italie me fait l’effet d’aller vite à un autre fond que celui que se proposait Victor-Emmanuel.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Evêque in partibus de Bolina (Achaïe), consulteur de la Propagande, futur cardinal (1893).
2. J.-B. Teste (1780-1852), alors qu'il était ministre de Louis-Philippe, fut traduit en justice et condamné pour une affaire de concussion.
3. *Lettre* 6222.