DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 379

17 mar 1878 Rome FRICERO Madame

Questions relatives au Caucase.

Informations générales
  • DR12_379
  • 6238
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 379
  • Orig.ms. ACR, CR 33; D'A., T.D. 43, p. 356.
Informations détaillées
  • 1 ADOLESCENTS
    1 ALLEMANDS
    1 AUMONIER
    1 FORTUNE
    1 FRANCAIS
    1 LANGUE
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 PAUVRE
    1 PRETRE
    1 RITE SLAVE
    1 RUSSES
    1 SALUT DES AMES
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 FRICERO, MADAME JOSEPH
    2 GAGARINE, JEAN-XAVIER
    3 AMERIQUE
    3 CAUCASE
    3 POLOGNE
    3 RUSSIE
    3 SAINT-PETERSBOURG
  • A MADAME FRICERO
  • FRICERO Madame
  • [Rome, 17 mars 1878].
  • 17 mar 1878
  • Rome
La lettre

Négociations avec Mme Fr[icero].

Questions posées le 17 mars 78 (1):

1° Où offre-t-on l’aumônerie? Préciser le lieu (2).

2° Combien de prêtres accepterait-on?

3° Pourraient-ils prendre le rite slave(3)?

4° Pourraient-ils amener des jeunes gens pour apprendre le russe(4)?

5° Parle-t-on le vrai russe au Caucase?

6° Pourraient-ils donner des leçons tout en étudiant?

7° A qui s’adresseraient-ils, à des riches ou à des pauvres(5)?

8° Si le Caucase ne parle pas le russe pur, où aller pour l’avoir?

9° S’il est vrai que des Allemands aient émigré pour l’Amérique, des Français pourraient-ils les remplacer(6)?

Notes et post-scriptum
1. Dans une lettre du 25 mars 1878, Madame Fricero accuse réception de deux lettres du P. d'Alzon, datées des 17 et 20 mars. (Orig.ms. ACR, 2 EA 99). Elle y fait explicitement allusion à 9 questions posées par le P. d'Alzon. La feuille sur laquelle ce dernier avait pris note des questions posées nous livre donc la substance de sa lettre du 17 mars ou d'une partie de celle-ci.
Le préambule de Mme Fricero en dit long sur l'effroi qui dut s'emparer d'elle à la réception des questions du P. d'Alzon. Il faut reconnaître que leurs perspectives sont bien différentes. Le premier est prêt à foncer tout de suite, impatient même de le faire. Sa correspondante à des vues toutes autres. Elle les a déjà exposées au P. d'Alzon, elle les redit encore et elle connaît bien son pays... "Sur les questions que vous posez, il y aurait beaucoup à dire quand on connaît la Russie comme le P. Gagarine et moi la connaissons."
Pour elle il faut attendre l'issue de la crise actuelle (guerre russo-turque), attendre surtout le moment où il sera légalement possible d'entrer en Russie pour y travailler à l'oeuvre de l'unité. Il faut préparer ce moment par des conversations entre le Pape et l'empereur. Les seules choses possibles en ce moment sont la prière et la diffusion de la vérité par la presse et elle ajoute "le relèvement du catholicisme en Pologne et à Saint-Petersbourg".
2. Réponse de Mme Fricero : "Quand je vous parlais d'une mission à introduire au Caucase, c'était tout à fait éventuellement" (actuellement on ne peut rien préciser: la conversion est toujours passible de mort).
3. "Pourquoi adopter le rite slave? Cela soulèverait le problème si délicat du célibat des prêtres."
4. "Il est impossible à des prêtres étrangers d'apprendre le russe assez bien pour prêcher. Je connais deux prêtres qui feraient des conversions en masse." Autrement dit, c'est sur des Russes qu'il faut compter.
5. "Le mouvement de conversion commencera par les classes élevées comme en 1800."
6. La réponse de Mme Fricero ne laissait rien subsister du beau plan du P. d'Alzon. Aussi la déception fut-elle grande. Il l'exprime dans une lettre du 29 mars à Mère Emmanuel-Marie (*Lettre* 6260).