DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 406

31 mar 1878 Rome PICARD François aa

Le *Pèlerin* – Le nonce à Paris – Les lettres du P. Bailly.

Informations générales
  • DR12_406
  • 6266
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 406
  • Orig.ms. ACR, AF 258; D'A., T.D. 26, n. 641, pp. 214-215.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 BELGES
    1 BETISE
    1 CONVERSATIONS
    1 EVEQUE
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 NOMINATIONS
    1 NONCE
    1 PECHE
    1 POLONAIS
    1 PROVIDENCE
    1 PUBLICATIONS
    1 REPOS
    1 SUFFISANCE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BRICHET, HENRI
    2 CZACKI, VLADIMIR
    2 DANTON
    2 FORNARI, RAFFAELE
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    2 SACCONI, CARLO
    2 VANNUTELLI, SERAFINO
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    3 BELGIQUE
    3 BRUXELLES
    3 FRANCE
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, 31 mars [18]78.
  • 31 mar 1878
  • Rome
La lettre

Cher ami,

Lisez la lettre ci-incluse, cachetez-la, envoyez-la; cela me dispense d’écrire deux fois les mêmes choses. Je viens d’avoir une conversation très sérieuse avec Vannutelli, d’où il résulte que si le Pèlerin est supprimé en France, ce n’est pas en Belgique que le P. Bailly doit aller, mais à Rome, où il rendrait d’immenses services. Remarquez que je ne le réclame que dans l’hypothèse de la suppression du Pèlerin; car sans la désirer (tant s’en faut!), cette suppression à mes yeux serait providentielle. Et pour le dire en passant, je suis très content du Pèlerin qui arrive ce matin et que j’ai lu dans le numéro du P. Brichet, au lit par imprudence. Notez que je n’ai pas dit un mot du P. Bailly dans mes conversations, mais il en était la conséquence forcée. Vannutelli a approuvé complètement mes idées sur la Russie et m’a promis aide et appui pour cette oeuvre, qu’il trouve très opportune.

Passons à autre chose. Il s’agit du nonce. Meglia va être remplacé. Le Vannutelli d’ici va aller en Belgique, mais Franchi ne voudrait pas du Vannutelli belge. Pourquoi? Je l’ignore. Or il nous menace de Czacki, un Polonais. Or, dans le temps présent, un Polonais me semblerait funeste. J’espère que de bric ou de broc il sera écarté. Mais ne pourriez-vous pas persuader aux évêques de votre connaissance de demander un nonce capable de remplir en France le rôle de Fornari et de Sacconi(1)? Cela me paraîtrait d’une importance majeure, et, d’après ce que j’entends dire, Vannutelli de Bruxelles serait bien l’homme. Ce qu’il a fait en Belgique serait le gage de ce qu’il ferait en France. Nous aurions là un véritable ami. Si, des évêques pouvaient écrire dans ce sens, ce serait une bien bonne chose. Voyez un peu ce qui vous semblerait possible.

Du moment que le Pèlerin est menacé au point que dit le P. Bailly dans la lettre que je reçois(2), il n’y a pas moyen [d’hésiter], il faut le soutenir jusqu’à ce qu’il expire, s’il doit expirer. Voyez comme je suis bête. Qu’entend-on chez vous par légende(3)?

Adieu, cher ami. J’ai la certitude que mes lettres ont été volées quelquefois. Mille fois vôtre.

E.D’ALZON.

Dites au P. Bailly que ses lettres ne sont pas pour moi des péchés, mais de ravissants repos. Même quand je ne comprends pas toujours, j’en ai faim et soif.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 6222.
2. Vincent de Paul est vraiment inquiet et prévoit un acharnement du ministère contre l'Assomption et le *Pèlerin*, et déjà il signale l'une ou l'autre tracasserie administrative (30 mars).
3. "La légende est la petite explication de la gravure qu'on inscrit au-dessous" (Vincent de Paul, 3 avril). Si le P. d'Alzon a demandé ce qu'était une légende c'est parce que Vincent de Paul lui avait écrit le 29 mars, que le n°65 du *Pèlerin* avait été suspendu pendant vingt-quatre heures parce qu'il avait fallu retirer la légende accompagnant le dessin de la guillotine de Danton. - Le numéro précédent, lui, avait été bel et bien saisi, mais le P. Bailly ne nous en dit pas la raison.