DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 417

2 apr 1878 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

La valeur de la souffrance – Accueil fait à ses idées à la Propagande.

Informations générales
  • DR12_417
  • 6277
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 417
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 427; D'A., T.D. 30, n. 527, pp. 315-317; QUENARD, p.271.
Informations détaillées
  • 1 CARDINAL
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CHAPELLE
    1 CHOIX
    1 COMPLIES
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 CONVERSATIONS
    1 ENERGIE
    1 EVECHES
    1 GARES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSION DE RUSSIE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOMINATIONS
    1 PAPE
    1 PAQUES
    1 PLANS D'ACTION
    1 RAPPORTS DU SUPERIEUR
    1 REPAS
    1 SALUT DES AMES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE PRIERE
    2 BARTOLINI, DOMENICO
    2 BRICHET, HENRI
    2 CHAMSKA, MARGUERITE-MARIE
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GAUTHIER, MARIE DES SAINTS
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LEON XIII
    2 MERCURELLI, FRANCESCO
    2 PERSICO, IGNAZIO
    2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
    2 SACCONI, CARLO
    2 SEGNA, FRANCESCO
    2 UTUDJAN, EUGENIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 NIMES
    3 ORIENT
    3 ROME
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
    3 ROME, PONT SAINT-ANGE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 2 avril [18]78.
  • 2 apr 1878
  • Rome
La lettre

Je rentrais, ma fille, avec l’intention de vous écrire, quand j’ai trouvé votre lettre. Les souffrances de Soeur Eugénie et de Soeur Marie des Saints sont, j’en suis convaincu, un accroissement de mérites qui nous vaudra de bonnes choses. Si elles vivent encore, dites-leur que je prie bien pour elles et que je les bénis du fond du coeur. J’ai déjà dit la messe pour Soeur Eugénie, je la dirai demain pour Soeur Marie des Saints.

Voici pourquoi je voulais vous écrire. Hier je rencontrai sur le pont Saint-Ange Mgr Mercurelli. Comme il était avec deux prêtres revenant des complies de Saint-Pierre, je le saluai seulement, mais il me fit retourner pour me dire qu’il avait à me parler. J’y suis allé ce matin. J’ai parlé de votre affaire, m’a-t-il dit, non encore au Pape, mais au cardinal Franchi; il faut aller le voir, il parlera de vous au Pape et il est probable que l’on vous donnera à Constantinople la personne que vous désirez. Ceci est un secret, mais j’agis pour avoir à Constantinople un évêque capucin, avec qui je suis très lié, et, grâce à Dieu, plusieurs cardinaux, Franchi lui-même, arrivent à être de cet avis. Mgr Mercurelli, qui à l’instant entre chez le P. Brichet, a ajouté: « Franchi en parlera au Pape qui vous accueillera mieux par ce moyen, et vous aurez l’approbation de ce que vous faites ». J’avais samedi porté chez Mgr Segna, chef du bureau chargé à la Propagande de la Bulgarie, un rapport du P. Galabert et une note de moi sur les questions bulgare et russe(1). Hier j’allais, vers trois heures, trouver le cardinal Howard; il était encore à table. Quand il en sortit, j’entrai et en me faisant fumer un cigare avec lui, il me dit: « Je n’en puis plus, nous avons été en Congrégation des cardinaux de la Propagande pour l’Orient. Il a été question de vous. Comme ils sont obligés au secret, je ne pus juger qu’à son appréciation personnelle qu’on avait bien accueilli mes idées. En effet, il ajouta: « J’ai parlé très fortement et j’ai déclaré que, laissant de côté ce qui avait été fait avant moi, je voulais sauver mon âme en déclarant qu’il fallait procéder autrement ». Or je sais son opinion, qui est la mienne, qu’il ne faut pas traiter les missions comme on traite un diocèse, dans le placement des prêtres, mais qu’il fallait avoir un plan et le suivre. Or, si la personne que je désire va à Constantinople, un plan sera suivi. Je passe par-dessus le cardinal Bartolini, qui ne m’a pas encore reçu malgré les excuses qu’il me fait faire, pour ajouter que je suis allé ce soir chez le cardinal Pitra. Dès qu’il m’a vu: « Il a été question hier de vous à la Propagande », et, sans trahir le secret, j’ai bien vu qu’il était lui aussi favorablement impressionné, m’a promis d’en parler au Pape, m’a fortement engagé à voir le cardinal Franchi, comme le cardinal Sacconi m’y pousse depuis longtemps. Voici ce que j’ai fait. C’est Franchi qui a envoyé chez le P. Brichet son chapelain pour demander les renseignements, pour lesquels j’ai écrit hier à Soeur Marguerite-Marie(2). Sur ma demande, le P. Brichet a écrit à un prêtre pour le prévenir que les renseignements étaient demandés par moi, et que je désirais que son cardinal me fixât une heure d’audience. La lettre est partie ce soir; demain soir, il en sera parlé au cardinal, qui me donnera une audience et préparera celle que je dois avoir du Pape.

Je vous dis tout cela 1° pour vous mettre au courant de mes faits et gestes; 2° pour vous faire comprendre qu’à Rome il faut aller lentement; 3° pour vous montrer que mon temps n’est pas perdu. Si mes affaires sont finies, je serai à Nîmes le jeudi matin après Pâques. En descendant de la gare, j’irai vous voir, mais il faut que mon oeuvre soit complétée.

Adieu, ma fille, et bien vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. *Lettre* 6272, portée chez Segna le samedi 30 mars.
2. Lettre malheureusement perdue.