DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 420

5 apr 1878 Rome CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Un anniversaire qui m’est aussi précieux qu’à vous – La purification – L’expérience de Dieu – Je n’ai pas encore mon audience – Maux de dents – Le printemps combiné avec le sirocco et ma fluxion.

Informations générales
  • DR12_420
  • 6280
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 420
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 427; D'A;, T.D. 30, n. 528, pp. 317-318.
Informations détaillées
  • 1 BANQUES
    1 CATHOLIQUE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CO-FONDATRICE DES OBLATES
    1 COLERE
    1 CRECHE DE JESUS-CHRIST
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EPREUVES
    1 FEMMES
    1 INTEMPERIES
    1 JOIE
    1 MALADIES
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRISE DE VOILE
    1 PURIFICATION
    1 RECONNAISSANCE
    1 REFORME DE LA VOLONTE
    1 REPOS
    1 SAINT-SIEGE
    1 SAINTETE
    1 SAINTS DESIRS
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 TOMBEAU
    1 VOIE UNITIVE
    1 VOLONTE DE DIEU
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 LEON XIII
    2 MACCHI, LUIGI
    2 MERCURELLI, FRANCESCO
    3 BETHLEEM
    3 ORIENT
    3 ROME, BASILIQUE SAINTE-MARIE MAJEURE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • Rome, 5 avril 1878.
  • 5 apr 1878
  • Rome
La lettre

Ma bien chère fille,

Vous me demandez de prier pour vous, spécialement dimanche 7 avril; merci de me rappeler un anniversaire(1) qui ne m’est pas moins précieux qu’à vous. Laissez-moi vous dire que je remercie tous les jours Notre-Seigneur de m’avoir donné une fille, un aide comme vous. Il vous fait passer par de rudes épreuves, mais nous avons tous besoin de subir la purification qui nous convient. Que de mérites vous avez pu acquérir, si vous avez pris vos souffrances, comme une sainte Catherine de Sienne, sur le tombeau de qui je disais la messe, il y a un moment! Que de mérites N.S. ne vous réserve pas encore, si vous voulez être sa très pure et très parfaite épouse! Quel dépouillement de volonté ne vous est pas imposé! Quelle union de votre volonté à la volonté de Dieu ne vous est pas demandée! Hier je suis allé à Sainte-Marie-Majeure dire la messe devant la crèche, qu’on y a depuis des siècles transportée de Bethléem. J’y ai prié pour celles de mes filles qui ont le nom d’Emmanuel, et vous pensez bien que vous étiez au premier rang. Ah! mon enfant, ayez toujours Dieu avec vous et que quand vous entrerez au milieu de vos filles, elles puissent dire: « Voilà Dieu avec nous qui arrive ». Qu’elles voient toujours Dieu en vous! Les dix ans d’épreuves que vous venez de traverser vous ont donné de l’expérience. Je demande à Notre-Seigneur qu’en jetant un regard en arrière, ce soit surtout une grande expérience de Dieu, de ses desseins, de ses exigences que vous avez acquise, et que quand je vous retrouverai, avant trois semaines, je l’espère, je puisse dire: « J’ai retrouvé ma fille selon mes désirs », c’est-à-dire une vraie sainte.

J’ai eu la petite joie de voir Mgr Mercurelli en fureur contre Mgr Macchi, parce qu’il faisait passer des dames avant des gens qui voulaient parler au Pape des affaires les plus sérieuses. Mais enfin à présent je suis sûr que des cardinaux auront parlé à Léon XIII de notre oeuvre, et, par conséquent, qu’il sera favorablement prévenu quand je me présenterai chez lui. Ceci est un point capital. On a demandé pour moi une audience à Franchi, mais je ne l’ai pas encore; il fouette en ce moment un très gros chat que je sais, et j’ai la crainte qu’il ne s’embarque dans une énorme affaire d’argent, que je sais aussi et où j’ai peur que le Saint-Siège ne laisse bien des écus, comme dans les banques catholiques.

J’ai eu des maux de dents, ces jours-ci, et j’ai été hier assoupi toute la journée. Cette nuit, je suis resté 9 heures au lit et si je me mettais dans mon fauteuil, je m’endormirais encore; c’est le printemps combiné avec le sirocco et ma fluxion. Je croyais avoir pris une feuille entière, je m’aperçois que j’ai pris une demi-feuille. Je m’arrête pour le moment. Si avant le courrier j’ai autre chose à vous dire, je prendrai une autre demi-feuille encore, mais je tiens à ce que vous soyez bien convaincue que rien ne me tient plus à coeur que l’oeuvre d’Orient, la Congrégation avec laquelle je dois m’en occuper et la mère de cette Congrégation. Comprenez-vous?

Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. La prise d'habit de Mère Emmanuel-Marie en 1867.