DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 434

11 apr 1878 Rome PICARD François aa

Le Frère Simon – J’approuve octobre pour votre pèlerinage – L’affaire Place – Et notre assemblée? – L’avis de Mgr De Luca à propos de nos règles – Le cas du P. Marie-Augustin – Des amis dévoués.

Informations générales
  • DR12_434
  • 6294
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 434
  • Orig.ms. ACR, AF 261; D'A., T.D. 26, n. 644, pp. 219-221.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 AMITIE
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 ARCHEOLOGIE CHRETIENNE
    1 ARCHEVEQUE
    1 ARISTOCRATIE DE L'ASSOMPTION
    1 BANQUES
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 CONSEIL DU GENERAL
    1 CONSTITUTIONS DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CONVERSATIONS
    1 ENERGIE
    1 FATIGUE
    1 GENEROSITE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ORDRES SACRES
    1 PAPE
    1 PELERINAGES
    1 RENOUVELLEMENT
    1 REPOS
    1 REVOLTE
    1 TOMBEAU
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOLONTE
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BAUDON, ADOLPHE
    2 CROSTAROSA, PIETRO
    2 DE LUCA, PIETRO
    2 DUPERRIER, SIMON
    2 FERRIERI, INNOCENZO
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LEON XIII
    2 PERSICO, IGNAZIO
    2 PIE IX
    2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
    2 PLACE, CHARLES-PHILIPPE
    2 RAMPOLLA DEL TINDARO, MARIANO
    2 SACCONI, CARLO
    2 THOUILLE, MARIE-AUGUSTIN
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PEROUSE
    3 ROME
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Rome, 11 avril [18]78.
  • 11 apr 1878
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

Je prie bien pour notre petit frère Simon(1) et j’espère que, si Dieu nous le prend, il nous le donnera pour protecteur. J’approuve tout à fait le choix du mois d’octobre(2). La crise, à cette époque, ou sera finie, ou si près de s’accomplir que vous courrez moins de chances d’être pris au traquenard, à moins que le Pape n’aille à Pérouse pour se reposer des fatigues des audiences qu’il donne du matin au soir. A la différence de Pie IX qui a donné peu d’audiences avant le printemps, celui-ci en donne d’effrayantes deux fois par semaine, sans compter celles qui durent jusqu’à 11 heures du soir.

Vous ai-je écrit que Baudon avait été supplié par le Pape d’entrer dans l’affaire Place? Baudon m’a écrit une lettre approbative, que je lui ai fait demander. Maintenant, à Rome, il y a une forte opposition. Je crois qu’on peut en faire l’éloge(3), mais pas comme d’une oeuvre catholique.

Ne m’avez-vous pas dit qu’un pèlerinage vous prenait un mois de préparation, et même deux? Si vous faites votre pèlerinage en octobre, comment pourrons-nous avoir notre assemblée générale en septembre, qui est juste avant octobre? Cette assemblée devra préparer un travail très sérieux. Comment le pourra-t-elle sous le coup de feu du pèlerinage? Crostarosa(4) m’a signifié qu’octobre était funeste pour la visite des catacombes, et qu’il n’y allait jamais à cette époque.

Je crois apercevoir une opposition très forte, qui se forme contre Franchi et un peu contre Léon XIII. Ceci pour le Pape m’importe peu; il a une volonté de fer, et il faudra bien qu’on plie à sa volonté. Mais je voulais vous parler d’autre chose. J’ai eu, ce matin, une très longue conférence avec Mgr de Luca. Il nous engage plus que jamais à faire entre nous toutes les modifications que nous jugerons à propos pour nos Chapitres, ou nos assemblées générales; il voudrait qu’au lieu de deux ans de noviciat nous missions un an et le renouvellement des voeux d’année en année pendant trois ans. Cela rencontre de graves inconvénients pour les Ordres sacrés, mais enfin on peut examiner. Il approuve tout à fait notre plan pour le recrutement des Chapitres généraux après dix ans et nous pousse à continuer dans cette voie.

Le cardinal Ferrieri a voulu qu’on mît: Non expedire à la demande pour le Père Marie-[Augustin](5); ce qui ne me fâche pas beaucoup. Il m’a dit toutefois qu’après un an je pourrais renouveler la demande. Mais je crois qu’il faudra le renvoyer à Paris, pour qu’il passe la fin de l’année chez vous.

J’ai frappé ferme sur l’archevêché de Paris et sur la facilité qu’il avait pour permettre de quitter sa communauté. J’ai vu qu’il nous est très profondément dévoué, ce qui m’a fait plaisir. Peut-être à mon retour, ferai-je une circulaire pour demander aux religieux du Chapitre général sur quel point ils pensent que doivent porter les Constitutions nouvelles, celles qu’il convient de modifier, etc.

Adieu, et bien tout vôtre. Je ne me relis pas, pour que ma lettre parte. Les Vannutelli, Rampolla, Mgr Persico, le cardinal Sacconi, Howard et même Pitra nous sont, je crois, des amis très dévoués, et c’est quelque chose. Si vous ne répondez pas courrier par courrier, adressez votre lettre à [Nîmes](6).

Notes et post-scriptum
1. Le petit frère Simon a été bien prêt de quitter ce monde. Il n'a échappé à la mort que par l'administration de l'oxygène des sacs à lanternes "pressé fortement sous le poids d'une grappe de novices", raconte Vincent de Paul, qui fait un récit assez extraordinaire de la nuit passée par la communauté à disputer le petit frère à la mort (8 avril).
2. Pour le pèlerinage de N.-D. de Salut à Rome.
3. Le P. Picard lui, n'a pas grande confiance dans les projets financiers de M. Place.
4. Le ms a *Rosa Crosta*.
5. Le P. d'Alzon a écrit Marie-*Joseph*. Le Card. Ferrieri, Préfet des Evêques et Réguliers, n'est pas d'avis d'accorder la dispense demandée pour interruption de noviciat.
6. Après *Rosa Crosta* et *Marie-Joseph*, voici *Rome* au lieu de Nîmes: les effets du sirocco.