DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 445

17 apr 1878|18 apr 1878 Rome GALABERT Victorin aa

Mon inquiétude à votre sujet – Encouragements du pape et des milieux romains – Politique internationale – L’encyclique n’est pas encore parue.

Informations générales
  • DR12_445
  • 6309
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 445
  • Orig.ms. ACR, AJ 351. D'A., T.D. 32, n. 351, pp. 346-347.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CRAINTE
    1 EGLISE ET ETAT
    1 ENCYCLIQUE
    1 FRANCAIS
    1 GUERRE
    1 GUERRE CIVILE
    1 MALADIES
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 OUVRIER
    1 PAIX
    1 PAPE
    1 REPUBLIQUE
    1 SYMPATHIE
    1 VIE DE PRIERE
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GAUTHIER, MARIE DES SAINTS
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LEON XIII
    2 PIE IX
    2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
    2 RAMPOLLA DEL TINDARO, MARIANO
    2 SEGNA, FRANCESCO
    2 SIMEONI, GIOVANNI
    2 UTUDJAN, EUGENIE
    2 VANNUTELLI, VINCENZO
    3 ANDRINOPLE
    3 BULGARIE
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Rome, le 17 avril 1878.
  • 17 apr 1878|18 apr 1878
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

Je vais quitter Rome demain, tout préoccupé de n’avoir pas de vos nouvelles. Est-ce que les épidémies qu’on signale à Constantinople vont s’exercer sur la Bulgarie et sur Andrinople? J’en suis épouvanté, et je vous assure que je prie bien pour vous. Dites aux religieux et à nos Soeurs que ma préoccupation à leur égard est très grande. Nous avons à Nîmes deux religieuses, Soeur Eugénie, une de vos filles, et Soeur Marie des Saints, qui ne seront peut-être pas en vie, quand je retournerai. Il nous faut pourtant des ouvriers et des ouvrières.

Le 18.

Ma lettre a été interrompue, et je ne sais vraiment si j’aurai bien du temps à moi ce matin, avant mon départ. Quel moyen de communiquer? Voilà trois semaines que je ne reçois rien de Bulgarie, je vous assure que j’en suis bien inquiet. Je quitte Rome, plein des bénédictions et des encouragements du Saint-Père, et plein de la sympathie que m’ont témoignée Rampolla, Segna, Simeoni, Howard, Pitra, Franchi et Vannutelli. Il y a pour moi quelque chose de précieux.

Que les Anglais veuillent la guerre, c’est incontestable. On ne fait pas pour rien de tels préparatifs. L’encyclique n’a pas encore paru(1). On dit qu’elle est faite, mais on attend certains événements. Une personne parfaitement renseignée m’assure que M. de Bismarck va faire la paix avec l’Eglise sur le dos de la République française. Où allons-nous en France? A des massacres. Vous êtes plus en sûreté là-bas que sur le sol français.

Adieu, cher ami. Il faut s’arrêter. Ecrivez-moi à Nîmes. Croyez que je prie bien pour vous tous avec un coeur bien inquiet de ce que vous devenez.

Totus tibi in Christo.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Depuis le 4 mars, c'est la treizième fois que le P. d'Alzon parle de l'encyclique. Il l'a attendue, en a annoncé puis démenti la parution imminente. Elle reprendra, espère-t-il, -d'une autre façon sans doute mais avec autant de fermeté- les positions de Pie IX. Il n'en parlera plus désormais.
Pourtant l'encyclique *Inscrutabili*, sur les maux de la société, leurs causes et leurs remèdes, est sur le point de paraître. Elle porte la date du 21 avril, jour de Pâques. Léon XIII y dénonce le matérialisme de la civilisation moderne, le rejet de l'autorité de l'Eglise, la situation injuste faite au Saint-Siège, dont il ne cessera jamais de revendiquer les droits. Il fait appel à l'union de tous les catholiques avec le pape dans l'affirmation de la vérité et le rejet des erreurs. Mais ce n'est ni l'écrasement du libéralisme, ni la mise au pilori du gouvernement italien qu'espéraient certains.