DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 450

27 apr 1878 Nîmes GALABERT Victorin aa

Séminaires grecs et bulgares à fonder – Les Polonais à Rome – Le P. Barthélemy, martyr de la charité – Deux Oblates mourantes – Crise terrible à prévoir en France – Le P. M.-Augustin – La moisson dont vous jetez la semence.

Informations générales
  • DR12_450
  • 6315
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 450
  • Orig.ms. ACR, AJ 352; D'A., T.D. 32, n. 352, pp. 347-349.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 BOURGEOISIE ADVERSAIRE
    1 BULGARES
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 COMPORTEMENT
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 ENERGIE
    1 ESPERANCE
    1 FECONDITE APOSTOLIQUE
    1 FRANC-MACONNERIE
    1 FRERES ASSOMPTIONNISTES
    1 GOUVERNEMENT
    1 GRECS
    1 GUERRE
    1 INTEMPERIES
    1 JOIE
    1 LACHETE
    1 MARTYRS
    1 MENEURS
    1 MORT
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 OBLATES
    1 PAPE
    1 PAQUES
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 PLANS D'ACTION
    1 POLONAIS
    1 RADICAUX ADVERSAIRES
    1 RECOLTE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUX
    1 RENOUVELLEMENT
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 RITE SLAVE
    1 RUSSES
    1 SALUT DES AMES
    1 SCHISME
    1 TOLERANCE
    1 TRISTESSE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BADETTI, MARIE-CHRISTINE
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GAUTHIER, MARIE DES SAINTS
    2 HOWARD, EDWARD
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 LEDOCHOWSKI, MIECISLAS
    2 LEON XIII
    2 PIE IX
    2 PITRA, JEAN-BAPTISTE
    2 RAMPOLLA DEL TINDARO, MARIANO
    2 THOUILLE, MARIE-AUGUSTIN
    2 UTUDJAN, EUGENIE
    3 ANDRINOPLE
    3 ATHENES
    3 CONSTANTINOPLE
    3 FRANCE
    3 GNIEZNO
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
    3 POZNAN
    3 PRUSSE
    3 ROME
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 27 [avril] 1878(1).
  • 27 apr 1878
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

Ma lettre vous arrivera-t-elle? Je le désire. J’aimerais qu’elle ne subisse [pas] un retard par ma faute. Enfin, je vais voir. Je récapitule ce que je vous ai dit.

1° Au mois d’août, nous fondons par le P. Pierre un germe de petit séminaire à Athènes.

2° Un autre séminaire grec se fondera à Constantinople.

3° Je vous conjure de fonder au plus tôt le séminaire bulgare, du rite bulgare, à Andrinople, si vous ne l’avez déjà fait. On nous approuve. Rampolla, Howard, Pitra, Franchi, le Pape nous encouragent. Le Pape nous bénit, allons de l’avant. Ne prenons, s’il le faut, que de futurs religieux, mais allons en avant. Il me semble difficile que Dieu ne nous bénisse pas.

4° L’idée que l’on a des Polonais à Rome me semble plus que médiocre. Ils sont venus 32 à Rome voir Léon XIII et ont éprouvé le besoin de se partager en trois groupes, dont ils voulaient exclure le cardinal Ledochowski(2). Celui qui a obtenu l’audience la plus longue du Pape, c’est un chef du gouvernement occulte. Léon XIII a été surpris dans sa bonne foi, mais on le préviendra de ne pas écouter les conseils d’un chef de francs-maçons.

5° La mort du P. Barthélemy m’a bien attristé, mais aussi d’autre part me réjouit, car c’est un vrai martyr de la charité; et puisque l’on approuve le plan de nous faire ouvrir les portes du schisme par la charité catholique, il faut espérer qu’il nous obtiendra du haut du ciel ce que nous lui demanderons pour la conversion des Bulgares et des Russes. Je vous remercie des détails que vous me donnez sur sa mort, ce sont là nos vrais titres de noblesse apostolique.

6° Nous avons deux Oblates mourantes, Soeur Eugénie et Soeur Marie des Saints; priez pour elles. Nous avons besoin de recruter des vocations, faites-en demander.

7° En France, il est impossible que l’on ne passe pas par une crise terrible. Nous en faisons trop contre Dieu et nous avons besoin d’être châtiés. D’autre part, le Pape prouve que tout l’esprit de conciliation, dont on l’affublait, est le même esprit que celui de Pie IX; il est peut-être plus énergique encore.

Je ne pense pas que vous ayez connu au noviciat le P. Marie-Augustin, prêtre de 30 ans, petit, front chauve. Après nous avoir quittés une première fois, il vient de nous quitter encore, parce qu’à Rome on a voulu qu’il refît au moins un noviciat d’un an. Vous comprenez que j’avais approuvé des deux mains.

Voilà, mon bien cher ami, ce que je puis vous dire pour aujourd’hui. Que Dieu bénisse tous vos travaux! Je ne puis vous dire combien ils me préoccupent et combien je fonde d’espoir sur la moisson, dont vous jetez la semence. Dieu, qui avait désolé la campagne par une affreuse sécheresse, nous console par un peu de pluie; mais en bien des pays la récolte est perdue, châtiment parfaitement mérité. Hélas! nous en méritons bien d’autres. Il y a eu, du reste, à Marseille, à Nîmes un mouvement de pâques très beau et qui donne une certaine espérance. Les radicaux, à force d’en faire, commencent à donner le frisson aux bourgeois. Le bourgeois n’est pas brave de sa nature et tremble pour sa caisse autant que pour sa peau. Nous n’aurons pas la guerre, cette année; mais l’an prochain, on ne peut rien dire.

Adieu, et bien à vous et à tous nos Frères. Quand je serai un peu remis de tout ce que j’ai trouvé à faire ici, j’écrirai à Soeur Jeanne et à Soeur M.-Christine.

E.D’ALZON.

On ne me donne pas le temps de me relire.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le manuscrit porte: 27 *mai* 1878. La correction est de la main du P. Galabert.
2. Archevêque de Gnesen et Posnan, alors en Prusse, depuis 1866. Cardinal en 1875.