DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 472

24 may 1878 Nîmes GALABERT Victorin aa

Vos appréciations sont très bonnes – Angleterre et Russie – Une prophétie – Athènes et Constantinople – Maîtresses d’écoles de campagne – Nicetas – Maintenons-nous et mûrissons nos projets – Varia.

Informations générales
  • DR12_472
  • 6343
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 472
  • Orig.ms. ACR, AJ 355; D'A., T.D. 32, n. 355, pp. 352-353.
Informations détaillées
  • 1 ANGLAIS
    1 COMMERCE
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 EDUCATION HUMAINE
    1 ELECTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 GRECS
    1 GUERRE
    1 HANDICAPS
    1 INTELLIGENCE
    1 MAITRES
    1 MAITRESSES
    1 MENSONGE
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 PAPE
    1 PENSEE
    1 PETITS SEMINAIRES
    1 PLANS D'ACTION
    1 RAPPORTS DU SUPERIEUR
    1 RECOLTE
    1 RENVOI D'UN ELEVE
    1 REPUBLIQUE ADVERSAIRE
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 RUSSES
    1 SAINT-SIEGE
    1 SANTE
    1 SEVERITE
    1 TRIOMPHE DE L'EGLISE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 VOYAGES
    2 DESCAMPS, PIERRE
    2 HUMBERT I
    2 LEON XIII
    2 MARANGO, GIOVANNI
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 RAMPOLLA DEL TINDARO, MARIANO
    2 VOLTAIRE
    3 ATHENES
    3 CONSTANTINOPLE
    3 ITALIE
    3 PRUSSE
    3 ROME
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, 24 mai 1878.
  • 24 may 1878
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

J’ai envoyé copie de votre lettre à Mgr Rampolla(1). Soyez assez bon, quand vous voudrez que quelque chose ne soit pas communiquée, de la mettre à la fin de la lettre, en faisant un trait entre ce qui peut être communiqué et ce qui doit rester entre nous.

1° Vos appréciations sont très bonnes et montrent un esprit qui réfléchit. Cela produira bon effet.

2° Attendez-vous à une guerre terrible de la part des Anglais, à moins que les Russes ne se mettent à plat ventre. Chose curieuse, dans une prophétie faite avant l’élection de Léon XIII et où l’on disait que le cardinal Pecci serait élu, qu’il s’appellerait Léon, que le conclave serait paisible et prompt, on ajoutait qu’une guerre qui s’étendrait peu à peu ferait des ravages terribles, que personne ne serait vainqueur, que les Russes perdraient ce qu’ils avaient gagné, que la Prusse envahirait l’Italie, que la république serait proclamée à Rome, qu’Humbert mourrait sous peu, probablement avant la fin de l’année, que l’Eglise seule triompherait, que le Vatican et Saint-Pierre seraient épargnés. Si cette prophétie est vraie, tenez-vous prêts.

3° On préviendra Mgr Marango, s’il désire que vous alliez à Athènes(2); vous irez y passer quelques jours.

4° Le séminaire grec de Constantinople ne doit pas nous être confié.

5° En écrivant à Mgr Rampolla, j’insiste sur la nécessité d’avoir à Constantinople un homme intelligent et actif.

6° Poussez à l’établissement de vos maîtresses d’écoles de campagne. Quand nous aurons des fonds et des Soeurs, on pourra faire une espèce d’Ecole normale, et il faudrait peut-être faire quelque chose d’analogue pour les maîtres d’écoles catholiques. Etudiez la chose.

7° Poussez pour établir que le pope Nicétas doit être réintégré. Du reste, je vais écrire dans ce sens à Rome.

8° Je ne pense pas que, dans la situation présente, nous devions faire autre chose que nous maintenir. Après la crise imminente, nous verrons. Mûrissons nos projets tout doucement, pour les mettre en pratique au moment voulu. Formez des enfants. Soyez sévère pour la règle et pour le choix des sujets. Vous verrez qu’il faudra en renvoyer plus d’un.

Ici la crise financière est terrible. Pas de récoltes et pas de commerce. Où peut-on arriver?

9° Le centenaire de Voltaire échoue complètement.

10° Le Pape va bien, et sa prétendue paralysie est une invention révolutionnaire.

Adieu, et bien à vous en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Lettre du 11 mai. Elle parle de la mission à tous les points de vue mais élargit les perspectives en traitant des conditions du rapprochement avec les Orientaux et de son avenir. Nous supposons que c'est surtout pour cela que le P. d'Alzon a envoyé cette lettre à la Propagande.
2. A l'époque où le P. Pierre doit y venir pour y jeter les bases d'un petit séminaire (v. *Lettre* 6305).