DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 505

26 jul 1878 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Huit jours sans pouvoir dire ni messe ni office – Faudra-t-il que je demande un secrétaire au nom de l’obéissance ? – Oblates harcelées – L’évêque – Ma démission.

Informations générales
  • DR12_505
  • 6386
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 505
  • Orig.ms. ACR, AD 1766; D'A., T.D. 24, n. 1307, pp. 73-74.
Informations détaillées
  • 1 ACCIDENTS
    1 AMITIE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 BETISE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 ECOLES
    1 FAMILLE
    1 JEUNES RELIGIEUX
    1 JUSTICE
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 PRIME
    1 RECITATION DE L'OFFICE DIVIN PAR LES RELIGIEUX
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 SUPERIEUR
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    2 BESSON, LOUIS
    2 CLASTRON, JULES
    2 MAUVISE, MARIE DU CHRIST DE
    2 REDIER, JEAN-JOSEPH
    2 TERRIS, JOSEPH
    3 BAYONNE
    3 CANNES
    3 FRANCE
    3 FREJUS
    3 LOURDES
    3 NICE
    3 NIMES
    3 NIMES, COLLEGE SAINT-STANISLAS
    3 PAU
    3 ROME
    3 ROYAT
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 26 juillet 1878.
  • 26 jul 1878
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je viens de passer près de huit jours sans pouvoir dire ni messe ni office; aujourd’hui, j’ai repris mon office à prime; j’espère demain dire la messe. Vous conviendrez qu’il est mal, quand je sollicite, depuis mon retour de Rome, un secrétaire pris parmi les jeunes profès, de me le voir refuser. Je vais parler, d’ici à quelques jours, au nom de l’obéissance. Je sens malheureusement que ce que je mettrai de plus en autorité sera au détriment de l’affection.

Je crois avoir arrangé l’affaire de l’abbé Rédier; il y entre autre chose que de nous. M. Terris vient de perdre la femme d’un de ses cousins conseiller à la cour de Nîmes. Peut-être ira-t-il le voir ici. Je tâcherai de m’en informer et je le verrai ou lui écrirai aussi bien que possible(1). L’affaire des explosions doit être vraie(2). Voilà un mois que, presque tous les soirs, les Oblates sont poursuivies par trois hommes, que ni la police ni la gendarmerie n’ont pu saisir. Comme on peut fuir par plusieurs rues, ils échappent très facilement; on les voit, mais les gendarmes sont lourds, la police bête et eux fort lestes.

L’évêque est arrivé de grand matin de Royat. Je n’ai pu aller le voir, mais M. Clastron me dit qu’il crève dans sa peau. Il vient demain à la distribution des prix et part dimanche soir, afin de ne pas assister à celle de Saint-Stanislas, qui a lieu lundi matin, comme il a refusé d’assister à celle des deux autres établissements ecclésiastiques, qui ont eu lieu la veille et l’avant-veille de son arrivée. Voilà l’homme. Aussitôt qu’il sera parti, je lui enverrai ma démission officielle, qu’il n’a pas voulu accepter quand je lui en ai parlé de vive voix.

Je vous lis en perfection. Adieu, ma fille, et tout vôtre en Notre-Seigneur.

E.D’ALZON.

Voulez-vous dire à nos Pères que s’ils quittent Nice, je les laisserai s’établir à Lourdes, Pau ou Bayonne?

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. A propos du projet de translation de la maison des R.A. de Nice à Cannes. Mgr Terris (1825-1885) est depuis 1876 évêque de Fréjus. Dans une entrevue avec Mère Marie du Christ, il a parlé du P. d'A. en termes très amicaux, ce qui étonne Mère M.-Eugénie, étant donnée l'opposition que le P. d'A. a faite à sa nomination à Nîmes en 1875.
2. "Savez-vous que l'on dit que le plan actuel des rouges est de faire sauter une nuit avec des matières explosibles et par toute la France les maisons qui leur déplaisent. Il faut surveiller les gens qui glissent sous les murs une chose ou une autre" (Mère M.-Eugénie, 25 juillet).