DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 516

11 aug 1878 Le Vigan BESSON Mgr

Je ne puis plus mener de front deux emplois.

Informations générales
  • DR12_516
  • 6401
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 516
  • Minute autogr. ACR, AN 167; D'A., T.D. 39, n. 2, p. 88.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 CHOIX
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONTRARIETES
    1 CRITIQUES
    1 EMOTIONS
    1 EPISCOPAT
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 GENEROSITE
    1 MORT
    1 ORAISON
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SUPERIEUR ECCLESIASTIQUE
    1 TOMBEAU
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BESSON, LOUIS
    2 CLASTRON, JULES
    2 GAREISO, JOSEPH
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 PRAZ PIERRE-AUGUSTE
    3 GRENOBLE
    3 NIMES
    3 VIGAN, LE
  • A MONSEIGNEUR BESSON, EVEQUE DE NIMES
  • BESSON Mgr
  • Le Vigan, le 11 août 1878.
  • 11 aug 1878
  • Le Vigan
La lettre

Monseigneur,

Me voilà en retraite depuis dix jours, et mes méditations, la vue de la tombe du curé(1), l’affaiblissement de mes forces se joignent à d’autres motifs, sur lesquels je ne reviens pas, pour me faire comprendre que j’ai un besoin absolu d’une autre retraite. Je ne puis plus mener de front deux emplois, et, quelque léger qu’on m’ait rendu le fardeau du grand vicariat, ma conscience s’obstine à le déposer. Je me dois tout entier à ma petite Congrégation. Mes religieux se plaignent de ce que je ne leur appartiens pas assez. Il est vrai que quelques amis, comme MM. Clastron, Gareizo, Barnouin, Londès, me reprochent de ne pas mourir à mon poste. Je leur réponds que si je n’ai pas voulu de l’épiscopat, ce n’était pas pour rester toujours grand vicaire; à quoi ils n’ont rien à répliquer.

Je ne prétends rien hâter, afin de ne pas vous laisser dans l’embarras. Prenez jusqu’au 1er octobre pour me remplacer. Si vous me le permettez, je garderai vos pouvoirs dans les communautés dont je suis le supérieur. Vous savez qu’à Grenoble je vous avais demandé d’être grand vicaire trois mois. Voilà trois ans que je garde une place, qui ne doit plus être la mienne. Veuillez ne pas m’en vouloir, si je me retire.

Mon dévouement personnel restera le même. Si je ne sers plus l’évêque de Nîmes, je conserverai mon affection pour l’homme que j’aime depuis si longtemps.

Veuillez agréer, Monseigneur, l’hommage de sentiments que je sens plus vifs, à cause même de l’acte que j’accomplis.

Toujours votre vieil ami.

E.D’ALZON.

Vous ne m’en voudrez pas si l’émotion rend mon écriture plus illisible; c’est un argument de plus en faveur de ma résolution.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. L'abbé P.A. Praz, curé du Vigan, récemment décédé.