DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 522

21 aug 1878 Alais GALABERT Victorin aa

Le P. Athanase – Les Soeurs à Nîmes et à Andrinople.

Informations générales
  • DR12_522
  • 6409
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 522
  • Orig.ms. ACR, AJ 359; D'A., T.D. 32, n. 359, pp. 357-358.
Informations détaillées
  • 1 BAVARDAGES
    1 BONTE MORALE
    1 CARACTERE
    1 CLASSES SUPERIEURES
    1 COLONIES AGRICOLES
    1 CONTRARIETES
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 DEVOIR
    1 DIRECTION SPIRITUELLE
    1 EDUCATION
    1 ENSEIGNEMENT
    1 EXTERNATS
    1 FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE
    1 FORTUNE
    1 GOUVERNEMENT
    1 HUMILITE
    1 JEUNES RELIGIEUX
    1 MAITRES
    1 MISERICORDE
    1 MORT
    1 OBLATES
    1 ORPHELINS
    1 PENSIONNATS
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUPERIEURE
    1 SURVEILLANCE PAR LE SUPERIEUR
    1 TERRAINS
    1 TRAVAIL
    1 TURCS
    1 VETEMENT
    1 VIN
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 DALLEGIO, MARIE-LOUISE
    2 GAUTHIER, MARIE DES SAINTS
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 UTUDJAN, EUGENIE
    2 XOPOS, MARIE-JOSEPHINE
    3 ALES
    3 ANDRINOPLE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Alais, le 21 août 1878.
  • 21 aug 1878
  • Alais
La lettre

Mon bien cher ami,

Je viens de recevoir votre lettre du 10 août et j’y réponds bien vite, pour approuver votre manière de procéder envers le P. Athanase. Ce pauvre garçon a besoin d’être pris par vous avec une très grande compassion; mais souvenez-vous qu’en le traitant avec une très grande bonté, il faut ne lui rien passer, lui tracer positivement son devoir et l’obliger à n’avoir avec les religieuses que le moins de relations possible(1). Il est impossible, si on ne le surveille attentivement, qu’il ne se discrédite pas. Peut-être alors l’humiliation amènera-t-elle l’humilité, d’où résultera la vraie conversion. Quant à moi, je ne saurais trop vous conjurer la nécessité pour vous de fuir les longues directions. Parlez aux diverses supérieures, à merveille. Mais croyez que vous portez les conséquences d’une vie peu pratique au point de vue de la direction des religieuses.

Le P. Athanase abuse aussi, je le sais, de votre absence de tenue extérieure. Comme sous ce rapport il est irréprochable, il vous reproche des fumeries continuelles et vos fréquents verres de vin. Est-ce vrai pour la dernière accusation? Je m’en rapporte à vous. Je crois que vous devez vous appuyer beaucoup sur les jeunes religieux, non pour leur faire des confidences, mais pour les former et montrer, sans le dire au P. Athanase, qu’on peut se passer de lui.

Nous venons de perdre une Soeur bien précieuse pour l’enseignement, c’est Soeur Marie des Saints. Soeur Eugénie ne peut tarder à la suivre. Soeur Joséphine est un fameux embarras(2). Comment avez-vous pu nous envoyer une pareille fille, avec un tel caractère? Nous sommes très contents de Soeur M.-Louise, mais il ne faut pas vous le dissimuler, elle a été si mécontente du genre des Soeurs d’Andrinople, qu’elle a été sur le point de tout quitter, et qu’une de ses connaissances va nous arriver en demandant avant tout qu’on ne l’oblige pas à passer par Andrinople. Il faudra que peu à peu on mette les Soeurs d’une certaine catégorie aux malades, et que le pensionnat se compose de filles un peu mieux élevées. Ce sera le meilleur moyen de tout arranger, mais pas encore, puisque les sujets nous manquent et que l’obligation de travailler un peu plus obligera les Soeurs à cancaner un peu moins. Du reste, ne faites pas plus que vous ne pouvez.

Ici, à Alais, je refuse impitoyablement de fonder un externat pour les enfants des familles aisées, parce que les professeurs manquent. Faites de même.

Adieu, et bien vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

Ne pourriez-vous pas vous faire donner des terres par le gouvernement, pour y établir vos petits Turcs(3) en colonie agricole? Ce serait plus sain.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 6385 et n.2.
2. La vie de Soeur Joséphine fut toute de dévouement dans les hôpitaux et autres oeuvres de charité d'Orient, et les *Pages d'Oblation* des Oblates de l'Assomption la qualifient de vaillante missionnaire.
3. Orphelins musulmans.