DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 553

14 sep 1878 Nîmes GOUY Marie du Saint-Sacrement ra

Sécheresse de l’âme : humilité, pesévérance, confiance.

Informations générales
  • DR12_553
  • 6436
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 553
  • Orig. ms. ACR, AL 453; D'A., T.D. 36, n. 57, p.157.
Informations détaillées
  • 1 AGONIE DE JESUS-CHRIST
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 CRUCIFIEMENT DE L'AME
    1 DEGOUTS
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ESPERANCE
    1 GRACES
    1 HUMILITE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 INFIDELITE
    1 LACHETE
    1 PERFECTION
    1 PERSEVERANCE
    1 PURIFICATION
    1 REMEDES
    1 SAINTS
    1 SOUFFRANCE
    1 TIEDEUR
    1 TRIOMPHE
    1 VIE CONTEMPLATIVE
    1 VIE DE PRIERE
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 MARGUERITE DE CORTONE, SAINTE
  • A SOEUR MARIE DU SAINT-SACREMENT DE GOUY
  • GOUY Marie du Saint-Sacrement ra
  • Nîmes, le 14 sept[embre] 1878.
  • 14 sep 1878
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Ma bien chère fille,

Il me sera très facile de vous répondre en deux mots; vous êtes dans l’état où se font les saints, et où certaines âmes tombent dans la médiocrité. Gardez-vous d’être jamais médiocre et devenez une sainte. Pour cela persuadez-vous:

1° Que vos infidélités vous ont mérité l’état où vous êtes;

2° Que cet état étant de soi très purificateur, vous pouvez y trouver un grand principe de perfection;

3° Que pas une servante de Dieu, sauf peut-être sainte Marguerite de Cortone, n’a obtenu des faveurs signalées sans traverser cette obscurité qui vous fait souffrir, la sécheresse qui vous désole. Combien durera-t-elle? Nul ne le sait, excepté Dieu. Saint Jean de la Croix pourrait vous servir de guide, et je pense que vous y verriez ce qu’il appelle les horribles ténèbres de la contemplation. Les détails sont infinis, le fond est le même. Il s’agit de se laisser crucifier par la main même de Dieu.

Ignorance du temps de l’épreuve, ténèbres, sécheresse, dégoûts pendant l’épreuve, voilà la vie d’une épouse de N.S. qui veut être parfaite et qui se livre aux ébats de son époux. Quel remède? A proprement parler, il n’y en a point. Il y a seulement les moyens de tirer parti de pareils états. Premièrement l’humilité qui vous abaisse toujours plus. Secondement, la persévérance à l’exemple de N.S., qui dans son agonie n’en priait que plus longuement. Enfin, si l’on ne sent pas l’amour, dire sans cesse à Dieu qu’on veut l’aimer. Surtout, ma fille, pas de découragement. Si votre confiance surnage à toute cette désolante tempête, je réponds de vous.

Adieu. Que la croix de Jésus soit votre ressource et vous triompherez.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum