DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 555

17 sep 1878 Nîmes PICARD François aa

Le P. Bailly et le *Pèlerin* – Le P. Géry – La ligne de la maison de Paris – Varia.

Informations générales
  • DR12_555
  • 6438
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 555
  • Orig.ms. ACR, AF 291; D'A., T.D. 26, n. 674, pp. 245-247.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 ARCHEOLOGIE CHRETIENNE
    1 BAVARDAGES
    1 BETISE
    1 COLERE
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONTRARIETES
    1 CRITIQUES
    1 DEPARTS DE RELIGIEUX
    1 ESPRIT ETROIT
    1 FRANCHISE
    1 GRAVITE
    1 INTELLIGENCE
    1 LIBERTE
    1 MAITRES
    1 MENSONGE
    1 MERE DE FAMILLE
    1 PELERINAGES
    1 PENSEE
    1 PIETE
    1 PREDICATION
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PRUDENCE
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 REPAS
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 SEMINARISTES
    1 SURVEILLANCE PAR LE SUPERIEUR
    1 SYMPTOMES
    1 TRISTESSE
    1 VETURE RELIGIEUSE
    1 VEUVES
    2 ARNAL, EPHREM
    2 ARNAL, MADAME
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
    2 BOUVY, EDMOND
    2 DELALLEAU, GERY
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 GERMER-DURAND, JOSEPH
    2 GOUDIN, ANTOINE
    2 GUISSARD, POLYEUCTE
    2 HALLUIN, HENRI
    2 LEON XIII
    2 MALHERBE, ALFRED-THEODULE
    2 RANC, FELIX
    2 ZIGLIARA, THOMAS-MARIE
    3 BEAUVAIS
    3 PARIS
    3 PARIS, RUE FRANCOIS Ier
    3 ROME
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
    3 TERRE SAINTE
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, le 17 septembre 1878.
  • 17 sep 1878
  • Nîmes
  • Evêché|de Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

Je reçois du P. Bailly une lettre qui m’attriste. Ce pauvre Père répond par des plaisanteries à des observations sérieuses(1). Je prévois des ennuis pour la Congrégation, à cause du Pèlerin. Qu’est-ce que je demande? Qu’on le supprime? Evidemment non, mais qu’on le modifie. Croyez-le, de gros ennuis vous viendront de ce côté, et après tous les avis que je donne, si le P. V[incent] de Paul est dans l’embarras, ce ne sera pas moi qui l’en tirerai.

Le P. Gery prêche au prieuré. Il réussit assez bien, sauf qu’il se perd dans les théories. Mais c’est le fait du professeur devenu prédicateur. Cela se corrigera. Il a conjuré le P. Emmanuel d’aller dîner à midi, au prieuré. Celui-ci a été abasourdi de tout ce qu’il lui a entendu dire. Avec de très légères nuances, c’est ce que nous pensons tous ici de la ligne suivie par la maison de Paris. Il paraîtrait que telle est l’opinion du P. Halluin. Ne faites pas avec ce dernier, comme vous ou le P. V[incent] de Paul avez fait avec le P. Germer en lui disant l’opinion du P. Edmond(2). Germer a écrit à Edmond, et nous irions dans les tripotages, si on n’avait arrêté la chose. Je reviens au P. Géry. Le P. Emmanuel a été, comme vous, suffoqué de ce qu’il veut tout ramener à l’esprit de Saint-Bertin. Toutefois, croyez-le bien, il y a quelque chose à observer et à surveiller. Géry est loyal, étroit, entêté, avec bien des moyens et une vraie piété. Il se plaint de ce qu’à Paris on ne le laisse pas se débonder. Il y a huit jours, P. Emmanuel se plaignait d’être obligé de recevoir sans cesse ses débondements. Vous voyez que je tiens compte de l’homme, qui a besoin de s’épancher, avec une teinte d’opposition. Vous voyez aussi que je vous dit tout, profitez-en avec prudence.

Je suppose que celui que vous appelez Arsène est Ephrem Arnal. Sa mère est une sainte veuve, qui pleure nuit et jour de ce que son fils nous a quittés. S’il a fait des sottises, il les a faites à treize ans et demi; c’est moins grave. P. Alexis s’est opposé à mon idée de vous l’envoyer; il a sa mère en grande estime, mais pense qu’une retraite sérieuse lui serait indispensable. Je profiterai de vos renseignements, bien qu’ils m’étonnent. Du reste, je vais voir si P. Félix ne pourrait pas confesser les enfants de l’alumnat, pour laisser plus de liberté d’action au P. Alexis.

Je crois qu’il faut faire le pèlerinage à Rome, mais je crois qu’il faut prendre le jour du Pape. Voulez-vous le faire demander ou attendre que j’aille à Rome vers février ou mars(3)?

Adieu, et tout vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

Le P. Emmanuel n’est pas étonné de ce qui se passe pour Malherbe(4); moi, j’en suis très surpris. J’ai un fort dérangement des entrailles.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Lettre non conservée.
2. Voir *Lettre* 6412. Germer n'avait pas dû se sentir très flatté que l'on trouvât son intelligence amoindrie... Il ne devait certes pas s'intéresser outre mesure -et comme on le comprend!- à Goudin et à Zigliara. C'était un artiste, un littéraire et, n'en déplaise à Edmond, un savant, qui fit ses preuves plus tard en Terre Sainte dans le domaine de l'archéologie biblique. C'était aussi un religieux pieux et convaincu. Le P. P. Guissard lui a consacré une notice dans ses *Portraits assomptionistes*.
3. Le P. d'Alzon ne verra plus le dôme de Saint-Pierre.
4. "Au moment où nous donnions l'habit au Fr. Théodule, on préparait son entrée dans le diocèse de Beauvais, et il se prêtait à la tromperie. Les démarches ont abouti et le triste garçon a montré ce qu'il valait en se hâtant d'en profiter" (Picard, 13 septembre).