DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 556

20 sep 1878 Nîmes GALABERT Victorin aa

J’étais inquiet à votre sujet – Moins de mysticité et plus de tenue – Alumnistes et orphelins – Votre générosité envers les victimes de la guerre.

Informations générales
  • DR12_556
  • 6439
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 556
  • Orig.ms. ACR, AJ 360; D'A., T.D. 32, n. 360, p. 359.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTIONNISTES
    1 BETISE
    1 COUVENT
    1 CRAINTE
    1 CRITIQUES
    1 DISTINCTION
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 GUERISON
    1 GUERRE
    1 IMMEUBLES
    1 JEUNES RELIGIEUX
    1 MALADES
    1 MECHANTS
    1 MENSONGE
    1 MISSIONNAIRES
    1 MYSTIQUE
    1 OBLATES
    1 ORPHELINS
    1 PELERINAGES
    1 PROPRETE
    1 RECREATIONS DES RELIGIEUX
    1 REPRESSION DES DEFAUTS DES JEUNES
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 SEMINARISTES
    1 SOINS AUX MALADES
    1 SUSCEPTIBILITE
    1 VETEMENT
    1 VIN
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 DELATOLAS, MARIE DU SAINT-SACREMENT
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 NICETAS, STEPHAN
    2 SALZANI
    2 UTUDJAN, EUGENIE
    2 XOPOS, MARIE-JOSEPHINE
    3 CARAGATCH
    3 LOURDES
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Nîmes, le 20 septembre 1878.
  • 20 sep 1878
  • Nîmes
La lettre

Bien cher ami,

J’étais inquiet sur votre compte. Votre lettre du 11, que je reçois à l’instant, me rassure. J’avais peur que vous ne fussiez malade. J’avais écrit ce matin à Soeur Jeanne, pour lui demander de vos nouvelles.

Ce que vous me dites des religieuses est très vrai, mais vous voyez la nécessité de ne pas envoyer des stupides comme Soeur M. du Saint-Sacrement, des susceptibles comme Soeur M.-Joséphine, des menteuses comme Soeur Eugénie, qui sur son lit de mort nous fait encore des paquets. Croyez que le P. Athanase a peu de poids dans mes appréciations; mais je maintiens deux choses: ne faites pas tant de mysticité avec les Soeurs -cela vous rendra plus court; ayez pour vous un peu plus de tenue. Le reproche de votre peu de tenue matérielle me revient de tout côté. Fumez, mais proprement; buvez, si vous en avez besoin, mais sans étaler vos flacons. Voilà tout(1).

Je ne puis approuver qu’alumnistes et orphelins soient aux mêmes récréations; sans quoi, les alumnistes conserveront une déplorable vulgarité. Le P. Alexandre revient de son second voyage de Lourdes. Son élève, quoique beaucoup mieux, n’est pas entièrement guéri. Il part de demain en huit et ramènera Salzani, un franc polisson, qu’il faut tenir loin de vos élèves, si vous ne voulez pas qu’il les gâte.

Vous ne me parlez plus du couvent du pope Stéphane. Quelques-uns de nos jeunes profès ou novices veulent aller en Mission. Je ne puis vous blâmer d’avoir donné beaucoup aux victimes de la guerre. Cela n’empêche pas qu’il faut en subir les conséquences(2). Je n’ai pas un sou. Je crois que vous m’avez parlé d’autre chose, mais il y a dans votre lettre des phrases entières que je n’ai pu déchiffrer. Excusez mes mauvais yeux.

Adieu, cher ami. Dites aux deux jeunes Pères qui m’ont écrit, que je ne leur réponds pas, parce que je suis souffrant. Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le reproche revient souvent. Laissons le bon Père Galabert se justifier: "Pour les fumeries, je vous dirai que je ne fume qu'une cigarette ou une pipe après les repas. Lorsque je suis seul dans ma chambre je ne fume pas. Si je reçois des visites, alors je fume plus ou moins suivant les occasions, mais jamais plus de quatre ou cinq cigarettes. Pour le vin, depuis très longtemps je ne puis le supporter entre les repas; et hors des repas je ne bois ordinairement que de l'eau dégourdie avec un petit verre de liqueur faible ou de café. Très rarement j'accepte un verre de liqueur sans l'allonger considérablement avec de l'eau et je n'ai jamais agi autrement" (11 septembre).
2. "... nos ressources sont complètement épuisées et je n'ai même pas pu achever la maison commencée à Caragacht. Si vous pouviez nous procurer..."