DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 567

1 oct 1878 Lavagnac GALABERT Victorin aa

Malentendus – Philippopoli et Andrinople – Le testament de Sr Eugénie – Les Polonais – Ceux qui iront du côté d’Odessa – Votre écriture.

Informations générales
  • DR12_567
  • 6454
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 567
  • Orig.ms. ACR, AJ 361; D'A., T.D. 32, n. 361, pp. 360-361.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 APOSTOLAT
    1 CARACTERE
    1 CHOIX
    1 CITE
    1 COMMANDEMENTS DE DIEU
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 CONFESSION SACRAMENTELLE
    1 DECADENCE
    1 DONS EN ARGENT
    1 LANGUE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MORT
    1 NOMINATIONS
    1 NONCE
    1 PATIENCE
    1 POLONAIS
    1 POUVOIR
    1 REPOS
    1 RESIDENCES
    1 RUSSES
    1 SECRETAIRERIE D'ETAT
    1 SEVERITE
    1 SUCCESSIONS
    1 TESTAMENTS
    1 VETEMENT
    1 VIE DE SILENCE
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 CHILIER, ALEXANDRE
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 CZACKI, VLADIMIR
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PIE IX
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 UTUDJAN, EUGENIE
    3 ANDRINOPLE
    3 FLORENCE
    3 LOURDES
    3 ODESSA
    3 PARIS
    3 PHILIPPOPOLI
    3 TOSCANE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Lavagnac, 1er oct[obre 18]78.
  • 1 oct 1878
  • Lavagnac
La lettre

Mon bien cher ami,

Il y a souvent bien des malentendus, et je tiens à vous en donner un exemple. Le P. Alexandre m’a demandé quelqu’un. Je lui ai répondu: impossible, à moins que le P. Galabert ne vous offre un des siens. Oui, reprit-il, il me cèderait le P. Athanase, mais celui-ci a son caractère et moi j’ai le mien, je n’en veux pas. Il était parti du principe que l’avenir de Philippopoli était plus grand que celui d’Andrinople. Je le laissai bien parler. Il partit pour Lourdes, et, à son retour, je lui prouvai péremptoirement que la ville d’Andrinople aurait toujours plus d’importance et qu’il faudrait toujours y placer les principaux établissements. Il fut un peu surpris de ma conclusion. Etablissez bien que, pour ces choses, je m’en rapporte à vous. J’ai quelquefois d’autres observations à vous faire, mais pour l’importance du pays, à vous de décider. Si vous me disiez, Philippopoli va prendre plus d’importance qu’Andrinople, je vous dirais: « Partez pour Philippopoli ». Mais je me permets d’en douter. Je ne tiens pas à la fermeture de la maison dirigée par le P. Athanase; seulement je crois que vous devriez, quand il se confesse à vous, lui faire des morales affectueuses et fermes à la fois sur ses devoirs religieux.

Soeur Eugénie a fait un testament au moment de mourir(1); le P. Alexandre vous le portera. Mon intention et celle de la supérieure générale est que vous profitiez de sa succession. Occupez-vous de la retirer. Ce que vous me dites des Polonais ne me surprend pas. Prenez patience et taisez-vous. Ma conviction profonde est que, s’ils sont tombés dans l’état où se trouve leur nation, c’est qu’ils l’ont bien voulu. Et Pie IX avait bien raison, quand il me prémunissait contre eux. Ils se croyaient tout puissants sous Franchi. Le pauvre Franchi, lorsqu’il fut envoyé à Florence(2), avait reçu de l’argent pour se nipper de la main de l’un d’eux. Cela lui imposait des obligations. On avait parlé un moment de Czacki pour Paris comme nonce. Eux avaient considéré la chose comme une disgrâce. Mais le pauvre Czacki, qui à ce moment n’était pas disgrâcié, l’est depuis et sans nonciature. Franchi mort, les Polonais ont peu de protecteurs. Quoi qu’il en soit, j’estime que le meilleur pour vous est de vous taire de la façon la plus absolue. En gardant le silence, vous avez le très grand avantage de voir venir. Or il me semble très difficile qu’un peu plus tôt un peu plus tard le jour ne se fasse pas, et alors…

Mais vous ne ferez pas mal de tenir note de tous les faits que vous m’indiquez. Faites tout le bien possible, et puis dormez sur vos deux oreilles. Ah! que je voudrais avoir quelqu’un qui sût le russe, afin d’en donner ici les premiers éléments à ceux qui ensuite iront du côté d’Odessa.

Adieu, bien cher ami. Vous devriez dicter dans vos lettres ce qui n’est pas secret. Francesco et Ivan ont de jolies écritures, et je pourrais vous déchiffrer. Il y a toujours des choses que je ne découvre pas.

Adieu, et bien tendrement à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soeur Eugénie était décédée le 24 septembre.
2. Le Secrétaire d'Etat était mort le 31 juillet. Il avait été internonce à la cour toscane à Florence de 1856 à 1859.