DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 570

• DR12_570
• 6457
• DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 570
• Orig.ms. ACR, AF 296; D'A., T.D. 26, n. 679, pp. 252-253.

• 2 QUINSONAS, FERNAND
• AU PERE FRANCOIS PICARD
• PICARD François aa
• Lavagnac, 3 oct[obre 18]78.
• 3 oct 1878
• Lavagnac

Cher ami,

M. Fernand de Quinsonas(1) nous quitte pour se rendre à Paris. Il y sera demain matin, et j’en profite pour vous envoyer mes voeux de bonne fête. Je demande pour vous à saint François son ardent amour de Notre-Seigneur, et, pour nous tous, son ardeur de la pauvreté que pour mon compte j’ai si peu.

J’eusse voulu que le nonce connût ma démission. Mais puisqu’il oublie toute chose, tant vaut qu’on ne lui dise rien. Il vaut mieux parler à Tagliani, sans entrer dans trop de détails. Il me semble que le silence vaut mieux que tout. Si l’on ne nous interroge pas, mieux vaut se taire; si l’on nous interroge, nous sommes bien plus forts.

Je crois que pour nous le grand travail de l’année prochaine doit consister surtout dans la sanctification des âmes qui nous sont confiées, de nos religieux d’abord, des alumnistes ensuite, enfin de tout ce qui ressort de la famille de l’Assomption. Si nous faisons beaucoup de bien à beaucoup d’âmes, il est impossible que Dieu ne nous bénisse pas. Il faut agir, mais pour faire des saints et en formant des âmes saintes à nous servir d’instruments. Je suis frappé, ces jours-ci, de ces deux mots, l’Eglise et l’Assomption. Tout est là pour nous.

On me dit que l’on vous propose le 2 mars pour votre pèlerinage à Rome. Cela me semble assez difficile. Pâques étant le 13 avril, les Cendres le 26 février, il se trouvera que vous ferez votre pèlerinage pendant les plus mauvais jours de l’année. Enfin, à votre choix! Mais cela ne me paraît guère commode pour les pèlerins, quoique pour moi cela m’arrange à merveille. J’y serai probablement à cette époque.

Adieu, cher ami. Au revoir avant un mois.