DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 577

10 oct 1878 Lavagnac, CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie

Que les Soeurs préparent bien leurs classes et surveillent leurs manières – Ne parler de l’évêque qu’avec respect – Je n’ai plus qu’à me poser comme un saint autant que j’en suis capable.

Informations générales
  • DR12_577
  • 6465
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 577
  • Orig.ms. AC O.A.; Photoc. ACR, AH 427; D'A., T.D. 30, n. 540, pp. 325-326.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 AMITIE
    1 AMOUR DES ELEVES
    1 APOSTOLAT
    1 BONTE
    1 COUVENT
    1 CRITIQUES
    1 DEVOIR
    1 DISTINCTION
    1 EFFORT
    1 ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
    1 EVEQUE
    1 FILLES DES ECOLES
    1 GARCONS
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 MALADES
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 OBLATES
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 PERFECTION
    1 PRESSE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUSES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 RESIDENCES
    1 RESPECT
    1 SAINTETE
    1 SEVERITE
    1 TRAVAIL DE L'ETUDE
    1 VICAIRE GENERAL
    2 BESSON, LOUIS
    2 CORRENSON, MADAME CHARLES-LOUIS
    3 BESANCON
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 SAUVE
  • A LA MERE EMMANUEL-MARIE CORRENSON
  • CORRENSON_MERE Emmanuel-Marie
  • 10 octobre [18]78.
  • 10 oct 1878
  • Lavagnac,
La lettre

Ma bien chère enfant,

Ne vous troublez pas du voisinage, dont vous me parlez. Les Soeurs de la Sainte-Enfance sont de 25 degrés au-dessous des Dames de Besançon: à Montpellier, elles sont porte à porte avec le couvent de l’Assomption et les deux Congrégations ne se nuisent pas. Elles ne sont là que parce qu’on leur reprochait de trop courir à Nîmes des villages voisins, sans avoir de pied à terre. Le but principal est d’avoir un asile pour les Soeurs qui viennent à Nîmes le jeudi. Quant aux ex-Soeurs de Sauve, non seulement elles se chargent des petites filles, mais aussi des petits garçons; ce n’est pas redoutable. La seule conclusion à tirer est que vous devez faire comprendre aux Soeurs et la nécessité de préparer tous les jours mieux leurs classes, et de s’occuper des enfants, et de mettre quelque chose de plus parfait dans leurs manières, et de se faire aimer des élèves. Avec ces conditions je n’ai pas l’ombre d’inquiétude.

Je vous remercie des fragments de journal que vous m’envoyez, mais de grâce défendez à vos filles de parler de l’évêque autrement qu’avec respect. De votre part, tout blâme serait censé inspiré par moi et cela me priverait de mes forces. Je suis résolu à ne permettre aucune allusion peu aimable pour ce pauvre homme, contre qui monte un flot d’opposition auquel il ne pourra résister, mais je ne dois pas ajouter le moindre souffle à la tempête, qui commence à éclater. Je me tiens en dehors, et ceux qui m’aiment doivent m’imiter. J’ai encore un très grand bien à faire, si je vis quelque temps. Comme grand vicaire, j’ai dû souvent me montrer sévère pour porter le fardeau de l’évêque, avec qui je travaillais; aujourd’hui, je ne suis rien, je n’ai qu’à me montrer bienveillant, attirer vers Notre-Seigneur et me poser comme un saint, autant que j’en suis capable, pour donner à d’autres le désir de le devenir.

L’évêque, à qui j’avais cherché à faire prendre le rôle agréable, n’a pas compris la position. J’en vois une très belle à prendre, même sans être évêque. Il me paraît que c’est pour moi un devoir de l’occuper, puisque je pourrai arrêter bien du mal et faire un bien que l’on ne veut pas faire. Vous voyez que je vous parle avec la confiance d’un ami. Ne parlez de ma résolution à personne, sauf si vous en avez envie à Mme votre mère. Les choses se dessineront peu à peu. Hélas! Dieu veuille que d’autres que moi ne les précipitent pas!

Adieu. J’ai été très souffrant pendant quelques jours, je vais mieux aujourd’hui. Mille choses à nos filles.

Tout vôtre, mon enfant, et bien paternellement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum