DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 578

10 oct 1878 Lavagnac CHABERT Louise

Distrayez-vous, soignez-vous et revenez disposée à vous convertir – Ma démission est donnée et redonnée.

Informations générales
  • DR12_578
  • 6466
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 578
  • Copie ms. de la destinataire. ACR, AM 362; D'A., T.D. 38, n. 59, pp. 77-78.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 AMOUR DIVIN
    1 APOSTOLAT
    1 AUSTERITE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHEMIN DE FER
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 CRITIQUES
    1 DISTRACTION
    1 GENEROSITE
    1 PATERNITE SPIRITUELLE
    1 RENONCEMENT
    1 RENOUVELLEMENT
    1 SAINTETE
    1 SANTE
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BESSON, LOUIS
    3 LILLE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A MADEMOISELLE LOUISE CHABERT
  • CHABERT Louise
  • Lavagnac, le 10 octobre 1878.
  • 10 oct 1878
  • Lavagnac
La lettre

Où vous reverra-t-on, ma chère enfant? A Paris, où je vais vers le 25, ou à Nîmes, où j’arrive au premier jour? N’allez pas vous trop complaire à Lille. Distrayez-vous, soignez-vous et revenez disposée à vous convertir. Vous avez pu juger à Paris, par un simple coup d’oeil, s’il y a bien des gens qui croient avoir le loisir de penser à Dieu. Pourtant, ceux-là seuls qui l’invoquent gouvernent le monde avec lui par leurs prières. Qui songe à cela? Pourtant, rien n’est plus vrai.

Quand vous me reviendrez, je tâcherai de vous faire comprendre l’importance de la vie surnaturelle pour toucher le coeur de Dieu. On ne veut pas de vous une vie trop austère, à laquelle vous devez renoncer pour mener une vie de prière, d’amour, de sacrifice dans mille petits riens. Ah! que vous pourriez vous transformer, si vous le vouliez généreusement! Puisque vous êtes heureuse d’être ma fille, devenez-la tous les jours davantage par une vraie sainteté, qui me sera très utile pour faire un peu de bien. Je serai la machine, vous serez la vapeur motrice, votre coeur sera la chaudière et le foyer. Vous n’aurez pas le plus mauvais rôle.

Ma démission de grand-vicaire est donnée et redonnée. J’ai écrit trois fois à l’évêque, qui ne m’a pas répondu. Mais peu importe! Je suis résolu à ne jamais permettre autour de moi le moindre blâme sur son compte. J’ai à faire du bien, si vous m’aidez par vos prières; je ne veux pas le compromettre par une opposition qui ne ferait que du mal.

Adieu, ma très chère enfant. Je vous bénis du fond du coeur, en vieux et vrai père.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum