DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 579

11 oct 1878 Lavagnac PICARD François aa

J’attends vos rapports sur les novices et le noviciat – Poussez à la prière et à la pénitence – Le denier de Saint-Pierre.

Informations générales
  • DR12_579
  • 6467
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 579
  • Orig.ms. ACR, AF 297; D'A., T.D. 26, n. 680, pp. 253-254.
Informations détaillées
  • 1 ANTICLERICALISME
    1 ARCHEVEQUE
    1 CRAINTE
    1 DENIER DE SAINT-PIERRE
    1 EPISCOPAT
    1 FRANCAIS
    1 GOUVERNEMENT
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 PENITENCES
    1 PREDICATION
    1 PUBLICATIONS
    1 RAPPORTS SUR LES NOVICES
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOYAGES
    2 BISMARCK, OTTO VON
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 GADILLE, JACQUES
    2 GAMBETTA, LEON
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 LEON XIII
    2 MEGLIA, PIER-FRANCESCO
    2 NINA, LORENZO
    3 ALLEMAGNE
    3 BERLIN
    3 LAVAGNAC
    3 LYON
    3 ORLEANS
    3 PARIS
    3 ROMANS-SUR-ISERE
    3 ROME
    3 WARZIN
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Lavagnac, 11 oct[obre 18]78.
  • 11 oct 1878
  • Lavagnac
La lettre

Mon cher ami,

Rien de terrible comme un homme à la campagne, et je comprends l’amour de M. de Bismarck pour Warzin. Il gouverne bien mieux l’Allemagne, n’ayant pas les mille petits dérangements de Berlin. Ceci est pour vous dire que je n’ai pas encore reçu les rapports sur les novices en particulier et le noviciat en général, que vous m’aviez promis. Tâchez de me l’expédier le plus tôt possible. Je suis à Lavagnac jusqu’à jeudi ou vendredi prochain. Ici, j’aurai le temps de m’en occuper très sérieusement. Je compte qu’il partira de Paris au plus tard lundi soir; sans quoi, il serait trop tard. La poste met près de quarante-huit heures de Paris à Lavagnac. Je ne pourrai l’avoir que mercredi, et Mgr de Cabrières me viendra voir jeudi.

J’estime que vous devez pousser beaucoup à la prière. Je me convaincs de plus en plus que là est la vie de la génération future. Faites beaucoup prêcher sur la prière et la pénitence.

Je sais de la manière la plus positive que le Saint-Père est très inquiet, à cause de la diminution du denier de Saint-Pierre(1). Il paraîtra peut-être, ces jours-ci, une lettre du cardinal Nina à un archevêque. La lettre est écrite. L’archevêque demande la permission de la publier; moi, je doute que cette permission soit accordée. Le fait est que l’on a peur à Rome. Voyez s’il n’y a pas quelque chose à faire.

Je tâcherai de vous arriver le 24 ou le 25, sauf arrêt à Lyon. Adieu. Je n’ai pas le temps de me relire.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Léon XIII avait un autre motif d'inquiétude: l'imminence en France d'une politique anticléricale, dont le discours de Gambetta à Romans (v. *Lettre* 6460 n.) avait tracé le programme. Dès le 1er octobre, le Secrétaire d'Etat avait prié le nonce de faire part au cardinal Guibert du désir du pape de voir l'épiscopat agir désormais avec ensemble. Le cardinal profitera des funérailles de Mgr Dupanloup pour communiquer aux évêques présents à Orléans cette volonté du pape. En fait il s'agissait pour les évêques français d'orienter le gouvernement de l'Eglise dans le sens de la modération et de prendre leurs distances vis-à-vis de la politique de la "contre-révolution" et notamment des légitimistes (GADILLE, o.c., p.100).