DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 584

15 oct 1878 Lavagnac PICARD François aa

Vos rapports – Mort de Mgr Dupanloup – La prochaine crise révolutionnaire – Prière et pénitence.

Informations générales
  • DR12_584
  • 6473
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 584
  • Orig.ms. ACR, AF 298; D'A., T.D. 26, n. 681, pp. 254-255.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU
    1 ADVERSAIRES
    1 CAUSE DE L'EGLISE
    1 ENFANTS
    1 ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
    1 ERREUR
    1 FOI
    1 GOUVERNEMENT
    1 HERESIE
    1 INTEMPERIES
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MIRACLE
    1 MORT
    1 PENITENCES
    1 PLANS D'ACTION
    1 POLITIQUE
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 PROVIDENCE
    1 RAPPORTS SUR LES NOVICES
    1 REUNIONS POPULAIRES
    1 REVOLUTIONNAIRES ADVERSAIRES
    1 RHETORIQUE
    1 SOUS-DIACONAT
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOYAGES
    2 DELALLEAU, GERY
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 LEHEC, JEAN
    2 LIVADARI, MARC
    3 ALES
    3 ATHENES
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Lavagnac, 15 octobre [18]78.
  • 15 oct 1878
  • Lavagnac
La lettre

Mon cher ami,

J’ai reçu vos comptes-rendus, je les ai examinés. Je pense que pour quelques-uns il sera meilleur d’attendre mon arrivée à Paris. Voici pourtant deux ou trois observations:

1° En effet, il est inutile de me rien donner désormais sur le P. Géry, nous le connaissons assez.

2° Préparez Frère Jean pour le sous-diaconat.

3° Faites partir Livadari(1), je vais prévenir à Athènes.

4° De quelle force croyez-vous que soient vos postulants? Sont-ce des rhétoriciens ayant terminé leur rhétorique? J’avais eu l’idée de prendre quelques enfants à Alais, mais j’ai reculé devant la nécessité de leur faire finir leurs études littéraires. Votre méthode peut avoir du bon, et je ne la blâme pas. Je dis seulement que vous me semblez jouer gros jeu. A la fin de l’année, vous me ferez part de votre expérience, car, je vous le répète, j’ai été sur le point de faire comme vous et j’ai préféré, après réflexion, attendre un an.

Voilà Mgr Dupanloup mort. Je pense que la Providence veut donner le dernier coup à la secte catholico-libérale. Mais que faire? Peut-être le meilleur est-il de laisser faire. J’admire comment les événements mûrissent certains esprits, il n’y a qu’à les laisser aller tout seuls. Quant à la question de la position à prendre en face des événements prochains, mon opinion est bien arrêtée. La crise qui va avoir lieu est une trombe qui brisera toute résistance, mais ce sera court. Pourquoi résister, quand on sait qu’on augmenterait seulement la force de l’ouragan? Ne vaut-il pas mieux se mettre par côté et se garer de ses coups? Le pouvoir ne tiendra pas longtemps aux mains des révolutionnaires. Plus on leur laissera le champ libre, plus ils s’entredévoreront promptement. Je pense donc qu’en fait de lutte il n’y a qu’à se croiser les bras.

Mais il y a beaucoup à faire par la prière et la pénitence. C’est l’action surnaturelle qu’il faut surtout employer avec une très grande foi. Les catholiques libéraux crient beaucoup contre l’école du miracle. Ils ont raison, si l’on parle d’un miracle politique, et encore! Mais ils sont dans l’erreur, je n’ose pas dire l’hérésie, si l’on parle du miracle qui protège sans cesse l’Eglise par des moyens que l’homme ne saurait prévoir. Voyez si, à mon arrivée vers le 25 ou le 26 au plus tard, il ne sera pas bon de convoquer quelques hommes pour parler de cela.

Adieu, et à bientôt, je l’espère.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Dont la santé mentale restait trop fragile, malgré les apparences de guérison.