DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 595

27 oct 1878 Nîmes PICARD François aa

Que puis-faire de bon à Paris en ce moment ? – Se préparer à affronter le désordre – Désorganisation du catholicisme libéral – Poussez à l’union.

Informations générales
  • DR12_595
  • 6487
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 595
  • Orig.ms. ACR, AF 302; D'A., T.D. 26, n. 685, pp. 257-258.
Informations détaillées
  • 1 ASSOCIATION
    1 ASSOCIATIONS OEUVRES
    1 BUT DE LA VIE
    1 CATHOLICISME
    1 COLERE
    1 DECADENCE
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 GOUVERNEMENT
    1 LIBERALISME CATHOLIQUE
    1 MALADIES
    1 MARIAGE
    1 MENEURS
    1 NOTRE-DAME DE SALUT
    1 PARTI
    1 PLANS D'ACTION
    1 PROVIDENCE
    1 PUBLICATIONS
    1 SYMPTOMES
    1 UNITE CATHOLIQUE
    1 VOYAGES
    2 DUPANLOUP, FELIX
    2 VARIN D'AINVELLE, AMEDEE
    2 VEUILLOT, LOUIS
    3 NICE
    3 PARIS
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 27 oct[obre 18]78.
  • 27 oct 1878
  • Nîmes
La lettre

Cher ami,

J’avais espéré, en me privant de bénir le mariage Varin, avoir la force d’aller à Paris; mais j’ai de telles névralgies à la tête, de telles crampes à l’estomac, que je me demande ce que je puis faire à Paris en ce moment, sinon y garder le coin du feu. Je suis à peu près au point où j’étais il y a quatre ans, lorsque j’allais vous trouver à Nice, à quoi il faut joindre une plus grande faiblesse. Pourtant, si je me trouve bien dans quelques jours, je partirai avec empressement.

Evidemment, il y a quelque chose à faire au point de vue de la préparation de l’avenir. Il n’est pas difficile de prévoir que les chefs de l’ordre ayant naturellement très grande frayeur du désordre vont se cacher, quand le désordre se montrera. Ce sera le moment d’agir, et l’expérience prouve qu’il faut savoir ce que l’on devra faire. Les plans ne s’exécutent jamais tels qu’on les a rigoureusement préparés six mois à l’avance, mais ils peuvent à coup sûr servir, avec les modifications imprévues et causées par ce qu’il y a du fait de la Providence dans toute combinaison humaine. Aussi, supposé que je ne puisse aller à vous, je compte bien vous prier de venir me voir.

Je trouve l’article de Veuillot sur Dupanloup bien maladroit(1), mais comme tout le monde en profite! Et cela se comprend. On voit la désorganisation complète du catholicisme libéral, on en rugit, et l’on se dédommage de la défaite par des coups lancés à celui qui tient le plus ferme le drapeau du catholicisme tout court. Mais laissant l’incident de côté, je reviens au fait capital, la déroute d’un parti dangereux par la disparition de son chef. Poussez à l’union tant que vous le pourrez; mais comment? C’est là ce sur quoi je réfléchis. Or, nous avons assez d’associations plus ou moins chrétiennes, il nous faut avant tout une association très uniquement chrétienne. N’est-ce pas le moment de donner à Notre-Dame de Salut tout son développement, à la condition d’en rester les uniques directeurs? Pensez fortement à cela.

Adieu. Tout vôtre en N.-S.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Voir *Lettre* 6479, n.