DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 598

30 oct 1878 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Je crois devoir renoncer à partir – Je ne suis plus grand vicaire – Je ne suis pour rien dans l’opposition à l’évêque, sans pour cela l’approuver en tout.

Informations générales
  • DR12_598
  • 6490
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 598
  • Orig.ms. ACR, AD 293; D'A., T.D. 24, n. 1315, pp. 80-81.
Informations détaillées
  • 1 ADVERSAIRES
    1 ARCHEVEQUE
    1 BON PRETRE
    1 CARDINAL
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CRITIQUES
    1 CURE
    1 ESPRIT SACERDOTAL
    1 EVEQUE
    1 FATIGUE
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 GUERISON
    1 INTEMPERIES
    1 MALADIES
    1 RECONNAISSANCE
    1 SUFFISANCE
    1 VICAIRE GENERAL
    1 VOYAGES
    2 ALZON, EMMANUEL D'
    2 BESSON, LOUIS
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
    2 HULST, MAURICE D'
    2 MARTIN, SAINT
    3 NICE
    3 NIMES, EVECHE
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 30 oct[obre 18]78.
  • 30 oct 1878
  • Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je comptais partir ce soir pour Paris; mon mauvais estomac s’y oppose. J’en suis pour les névralgies, les souffrances d’entrailles et ma bronchite, moins mal qu’il y a quatre ans, mais presque. Nice me guérit. Je ne pense pas avoir besoin de Nice, cette année, mais je croirais imprudent d’aller à Paris en pareille disposition de santé. Pourtant, hier, ma malle avait été préparée. Le temps glacial, avec lequel je me suis réveillé, et les nuages chargés de neige m’ont fait la plus pénible impression. Si nous avons l’été de la Saint-Martin, vous me verrez arriver; sinon, je devrai renoncer à aller vous voir avant le printemps.

Vous ai-je dit que, bon gré mal gré, je n’étais plus grand vicaire? L’évêque ne voulait pas entendre parler de ma démission. Hélas! c’est de lui que les évêques s’occupent pour savoir quel sera son successeur. Des curés, ici, parlent de le dénoncer à Rome. Vous pensez bien que je n’y suis pour rien, et si vous en entendez parler, je vous prie de dire: « Le P. d’Alzon se trouverait blessé qu’on pût supposer qu’il fait l’ombre d’opposition. Il se tient en dehors, et c’est pour cela qu’il s’abstient d’aller au Conseil. Il lui serait impossible de ne pas blâmer certaines mesures, et on dirait qu’il se fait chef des opposants. Il ne veut pas de ce rôle; il ne veut pas, non plus, que l’on croie qu’il approuve tout. Il refuse de se mêler aux affaires, afin de pouvoir établir qu’il se tient en dehors. Il dégoûtera les mécontents de se tourner vers lui et attirera les bons prêtres, pour les aider à maintenir l’esprit sacerdotal dans le diocèse; mais il se sent un peu épuisé et réserve ses forces pour sa Congrégation ».

Voilà le langage que je vous serais très obligé de tenir sur mon compte et, supposé que vous pussiez le tenir, surtout à M. d’Hulst qui le répéterait à son cardinal, je vous en serais profondément reconnaissant; non que je veuille rien de l’archevêque, mais parce que je crois très important de bien poser la famille religieuse, dont je suis le père. Or ma façon d’agir me semble, à ce point de vue, parfaitement correcte.

Adieu, ma chère fille. Bien vôtre du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum