DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 611

15 nov 1878 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Un rien me détraque – Quel homme inexplicable que l’évêque de Nîmes!

Informations générales
  • DR12_611
  • 6507
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 611
  • Orig.ms. ACR, AD 1774; D'A., T.D. 24, n. 1316, p. 82.
Informations détaillées
  • 1 ANGES
    1 ARCHEVEQUE
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 AUGUSTIN
    1 CARDINAL
    1 CHAPE
    1 CHOIX
    1 COMPORTEMENT
    1 CONTRARIETES
    1 CRITIQUES
    1 ENERGIE
    1 EPISCOPAT
    1 MALADIES
    1 MALADIES MENTALES
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PARLOIR
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 RECONNAISSANCE
    1 RELIGIEUX
    1 REMEDES
    1 REPAS
    1 SOUVENIRS
    1 SUFFISANCE
    1 TRAVAIL
    1 TRISTESSE
    1 VENERATION DES IMAGES SAINTES
    1 VERTUS SACERDOTALES
    1 VOYAGES
    2 BALINCOURT, MARIE-ELISABETH DE
    2 BESSON, LOUIS
    2 FOULON, JOSEPH-ALFRED
    3 BESANCON
    3 ESPAGNE
    3 LYON
    3 NANCY
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 15 nov[embre 18]78.
  • 15 nov 1878
  • Nîmes
La lettre

J’avais peur, ma chère fille, que vous n’eussiez pas reçu ma dernière lettre, mais je comprends l’arriéré que vous avez trouvé après votre retour d’Espagne. Je vous disais que je croyais imprudent de sortir de ma coque, dans l’état où je me trouvais. Un rien me détraque. Mes dents me font souffrir. Heureusement que je crois avoir trouvé le remède, dont le plus important est de ne sortir qu’au milieu du jour. A part cela, je regrette très vivement de ne pas avoir passé à Paris le mois de novembre. Mes religieux décideront s’ils me veulent en mars ou avril. En avril, je leur porterais des nouvelles de Rome; en mars, ce serait plutôt à leur choix.

Je vous remercie de la photographie que vous avez bien voulu m’envoyer comme souvenir de votre course en Espagne. J’ai choisi celle qui représente la Sainte Vierge et un ange perçant le coeur de saint Augustin. Dans l’autre, il a la chappe épiscopale; je le préfère en simple religieux.

L’évêque de Nîmes me comble d’avances à m’embarrasser; il m’a conduit ce matin l’évêque de Nancy(1), il me voudrait sans cesse à dîner chez lui. J’y vais le moins possible. Mais le plus embarrassé des deux ce n’est pas moi. Quel homme inexplicable! A côté de très belles qualités, quelle moquerie universelle, et quelle indignation cette moquerie ne suscite-t-elle pas! Ah! la brusquerie sérieuse est encore bien préférable.

Adieu, ma chère fille. Le prieuré sera bientôt impossible, avec les folies de Soeur M.-Elisabeth, qui va faire ses scènes même au parloir, en présence des parents. Cela passe toutes les bornes.

Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Mgr Joseph-Alfred Foulon (1823-1893), depuis 1863. Il deviendra archevêque de Besançon, puis de Lyon et cardinal.