DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 622

2 dec 1878 Nîmes PICARD François aa

Un postulant de quarante ans – Grammaire et humanités – Le P. Edmond et quelques autres – Je vais mieux.

Informations générales
  • DR12_622
  • 6522
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 622
  • Orig.ms. ACR, AF 321; D'A., T.D. 26, n. 704, pp. 271-273.
Informations détaillées
  • 1 ALUMNATS
    1 AMOUR DES ELEVES
    1 ARMEE
    1 BON EXEMPLE
    1 CARACTERE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMUNAUTE RELIGIEUSE
    1 DEFAUTS
    1 DIPLOMATIE
    1 ENERGIE
    1 ENSEIGNEMENT
    1 FAMILLE
    1 GESTION DES BIENS
    1 GUERISON
    1 HUMANITES
    1 IMMEUBLES
    1 INTELLIGENCE
    1 JOIE
    1 MALADES
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 MIRACLE
    1 NOMINATIONS
    1 NOVICES ASSOMPTIONNISTES
    1 PIETE
    1 POSTULANTS ASSOMPTIONNISTES
    1 PREDICATION
    1 PROVIDENCE
    1 RENVOI D'UN ELEVE
    1 REPAS
    1 REPOS
    1 RESSOURCES MATERIELLES
    1 SANTE
    1 SEMINAIRES
    1 SEMINARISTES
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 SURVEILLANCE DES ELEVES
    1 SYMPTOMES
    1 VEUFS
    1 VOEUX DE RELIGION
    2 BADOR, PAUL
    2 BAILLY, EMMANUEL
    2 BOUVY, EDMOND
    2 DESSERTINE, ANATOLE
    2 DUMAZER, ALEXIS
    2 FALGUEYRETTE, TIMOTHEE
    2 LOMBARD, MATTHIEU
    2 MAUBON, JOSEPH
    2 RANC, FELIX
    2 ROMANET, MICHEL
    2 VIALLET, MAXIME
    3 ALES
    3 CLAIRMARAIS
    3 LYON
    3 NORD
    3 PARIS
    3 ROME
    3 TOULON
  • AU PERE FRANCOIS PICARD
  • PICARD François aa
  • Nîmes, 2 décembre [18]78.
  • 2 dec 1878
  • Nîmes
La lettre

Je ne pense pas, mon cher ami, que vous ayez besoin de mon consentement pour recevoir le postulant de quarante ans(1), dont vous me parlez. Il me paraît que, malgré son âge, il se présente dans de très bonnes conditions. Vous voyez que pour les novices on a agi dans votre sens. Le P. Emmanuel, qui connaissait les âges, a proposé cette distinction avant d’avoir votre lettre.

Peut-être y a-t-il eu une lettre du P. Maubon perdue? Mais je vous assure que je n’ai rien su de la séparation, dont vous me parlez(2), et il était difficile qu’elle ait eu lieu depuis un certain temps, les bâtiments n’étant pas terminés. Qui donc est chargé de l’alumnat de grammaire? Et qui est chargé, à Clairmarais, de l’alumnat d’humanités? Entre nous, je trouve très heureux que les deux alumnats, une fois séparés, restent dans le Nord. Nous serions bien embarrassés pour nourrir vos élèves, si vous nous les envoyiez.

P. Emmanuel prêche en ce moment à Toulon. Il a des succès partout. Quel dommage que le P. Edmond ne puisse être supérieur! Avec des talents supérieurs incontestables, il perd trop vite la tête et se noie dans un verre d’eau; mais il fait admirablement les hautes classes, prêche très bien et est un très saint religieux. J’aurais voulu relever le P. Emmanuel du matériel du gouvernement. C’est impossible encore. Le P. Edmond, quoique sous-directeur, ne pourra de longtemps le remplacer. Si, à Paris, je ne redoutais le voisinage de la famille de ce dernier, je vous le prêterais pour des stations. Très certainement, il y aurait des succès.

Pensez-vous, d’après ce que vous savez du Fr. Timothée, qu’on puisse l’appeler aux voeux? P. Alexis en est enchanté et le demande pour lui avec instance, mais sur ce point je tiens à votre opinion avant tout. Vous savez que sur ces questions P. Alexis est plus énergique et plus clairvoyant que Père Joseph. L’alumnat d’Alais va très bien. Le P. Félix, qui avait échoué ici comme surveillant, réussit à merveille pour l’esprit de piété qu’il inspire. Et Fr. Michel développe ici un grand tact de gouvernement dans sa division. Lui, je crois, pourra être supérieur, et que nous en avons peu de cette espèce(3)! Frère Mathieu a une mine superbe. Je persécute tant Frère Maxime qu’il se met à se faire entendre. Quel délicieux caractère! Je vois que décidément j’en ferai mon secrétaire. Nous avons un petit postulant Lyonnais, qui a fait deux ans de théologie(4). Le P. Paul le connaît depuis deux ans et voulait nous l’attirer. Les supérieurs l’ont remercié, je vais en demander les motifs vrais. Il a une correspondance avec d’autres séminaristes dont je suis content. Il paraît que, sur 50 de son année, 20 ou 30 viennent d’entrer dans des communautés religieuses.

Cette lettre m’a guéri. J’ai été souffrant, la nuit dernière, de douleurs entre les épaules, et, pour faire q[uel]q[ues] lettres avant celle-ci, j’ai dû les interrompre à plusieurs reprises et m’étendre sur mon fauteuil. Me voilà bien mieux! Pourtant, je dînerai dans ma chambre et ne sortirai pas de la journée. Je suis tout disposé à croire à vos miracles, non seulement quand on vous invoque, mais quand on vous écrit. Cependant, il ne faut pas trop tenter la Providence, et je resterai au coin de mon feu.

Adieu. Tout à vous.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. "Un veuf de 40 ans, ancien officier et ancien employé dans les ambassades..." (30 novembre). Nous ne l'avons pas repéré dans les registres.
2. "Je suis étonné que le P. Joseph ne réponde pas à vos questions, d'autant plus que la séparation est complète; à la méditation, à l'étude, au réfectoire, à la récréation, au dortoir, maison différente pour chacun des alumnats; voilà ce que j'ai trouvé à ma dernière visite..." (30 novembre). Un rapport du P. Joseph, daté du 7 décembre, confirme et complète la description faite par le P. Picard: "Je vous assure, mon Père, qu'on se croirait à trois lieues les uns des autres".
3. Michel Romanet devint en effet, aussitôt après son ordination, à l'âge de 25 ans, supérieur de la maison de Rome (1882-1892). Il fut aussi procureur général mais il quitta la congrégation en 1898.
4. Sans doute Anatole Dessertine de la *Lettre* 6474.