DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 629

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• DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 629
• D'après le *Pèlerin*, 2e année, n°102 (14 décembre 1878), p. 807; D'A., T.D.28, n. 533bis, pp. 141-142.

• 1 ATHEISME
  1 COLERE
  1 CONFESSION SACRAMENTELLE
  1 CONSCIENCE MORALE
  1 CONSERVATEURS ADVERSAIRES
  1 CONTRITION
  1 CRAINTE
  1 ERREUR
  1 GRAVITE
  1 HOMMES
  1 IDEES DU MONDE
  1 LIBERALISME CATHOLIQUE
  1 LIBRE PENSEE
  1 LIVRES
  1 MORALE INDEPENDANTE
  1 PENITENCES
  1 PENSEE
  1 RECONNAISSANCE
  1 SYNODES DIOCESAINS
  1 VERITE
  1 VIEILLESSE
  2 PIE, LOUIS
  3 POITIERS
• AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY, DIRECTEUR DU PELERIN
• BAILLY_VINCENT de Paul aa
• [14 décembre 1878](1).
• 14 dec 1878

Mon cher directeur,

On vient de publier en un volume les Instructions synodales contre les erreurs modernes adressées au clergé de Poitiers par son illustre évêque.

Permettez-moi de vous presser d’en recommander la lecture à ceux de vos nombreux lecteurs, qui sont en état de suivre une discussion sérieuse.

A mesure que je vieillis, je redoute tous les jours la confession des hommes, mais si un catholique libéral venait me trouver, et si je me décidais à me charger de sa conscience, je lui donnerais pour pénitence de lire trois fois et attentivement les Instructions synodales. A la première lecture il rugirait, à la seconde le remords le prendrait, à la troisième il me remercierait de lui avoir ouvert les yeux à la vérité, à l’aide d’un chef-d’oeuvre.

Tout se tient et s’enchaîne: la négation de Dieu, de Jésus-Christ, de la grâce, de l’Eglise, mais aussi, n’en déplaise à certains conservateurs, la négation de l’ordre naturel, et l’on finit par nier et la société et la morale sur laquelle la société repose.

Vous n’aimez pas les longs articles sérieux, je m’arrête; mais ceux de vos lecteurs qui vont au fond me remercieront, j’en suis sûr, de leur avoir indiqué ce livre magistral. Ils y verront comment sont éclaircis les grands problèmes modernes, réfutées des erreurs vieilles dans leur essence, rajeunies dans leurs vêtements. Impossible de trouver un style plus français, à force d’être franc, plus nerveux, plus souple dans sa simplicité, plus éblouissant de clarté. C’est la logique du vrai philosophe avec la majesté du docteur. Je voudrais connaître un livre de la libre-pensée ou de la morale indépendante, qui, au point de vue du talent, s’en approche même de loin. Quant à la vérité, elle est ici écrasante.