DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 630

• DR12_630
• 6531
• DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 630
• Orig.ms. ACR, AF 323; D'A., T.D. 26, n. .706, pp. 274-275.

• 1 ADVERSAIRES
  1 AMITIE
  1 ANNEE SCOLAIRE
  1 ARMEE
  1 ASSOMPTIONNISTES
  1 AVENT
  1 BETISE
  1 BUDGET ANNUEL
  1 COLLEGE DE NIMES
  1 CREANCES A PAYER
  1 CRITIQUES
  1 DEFICITS
  1 DEPENSES EXTRAORDINAIRES
  1 DOCTRINE CATHOLIQUE
  1 DONS EN ARGENT
  1 DOT
  1 EGLISE ET ETAT
  1 EMOTIONS
  1 ENSEIGNEMENT DE L'ELOQUENCE SACREE
  1 ENSEIGNEMENT DE LA LITTERATURE
  1 ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE
  1 EPISCOPAT
  1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
  1 EXEMPTION
  1 HANDICAPS
  1 LATIN LITURGIQUE
  1 LOI CIVILE
  1 MAITRES
  1 MALADES
  1 POLEMIQUE
  1 PREDICATION
  1 PRIEURE DE NIMES
  1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
  1 RESSOURCES FINANCIERES
  1 RHETORIQUE
  1 SANTE
  1 SUPERIEURE GENERALE
  1 VOYAGES
  2 BAILLY, EMMANUEL
  2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
  2 BARAGNON, NUMA
  2 BESSON, LOUIS
  2 BOUVY, EDMOND
  2 CABRIERES, ANATOLE DE
  2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
  2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
  2 LAGARDE, ERNEST-JOSEPH
  2 LAURENT, CHARLES
  2 MERODE, WERNER DE
  2 MILLERET, MARGUERITE
  2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
  2 MILLERET, RENE
  2 RICHARD, FRANCOIS
  3 ALES
  3 MONTPELLIER
  3 NIMES
  3 NIMES, EGLISE SAINTE-PERPETUE
  3 PARIS
  3 PARIS, ARCHEVECHE
  3 ROME
  3 TOULON
• AU PERE FRANCOIS PICARD
• PICARD François aa
• Nîmes, 15 décembre [18]78.
• 15 dec 1878
• Nîmes

Bien cher ami,

Je sais que nous avons des amis à l’archevêché. Mgr R[ichard] est du nombre – je le crois, du moins,- l’abbé Lagarde aussi, par Mgr de Cabrières. L’abbé, du reste, a passé q[uel]q[ues] jours à Nîmes; il en est parti, ébouriffé de l’évêque. Votre supposition me semble forte sur l’idée de nous lâcher(1). Je crois que ce serait à Rome le sujet d’une plainte très fondée de notre part. Il importe, comme je l’ai dit au P. V[incent] de P[aul], de nous faire des amis dans l’épiscopat, pour nous sans doute, mais [aussi] pour la cause. L’Univers ne vante pas assez les siens. Ce n’est pas tout d’attaquer, il faut se faire des alliés.

Le budget du prieuré de Nîmes a été envoyé. On m’assure qu’il y avait, l’an dernier, un déficit de 8.000 ou 10.000 francs; cette année, on a un boni de 4.000 francs au moins. Mais une partie de ce qu’on aurait eu en plus a été absorbée par les malades. On dit qu’on a envoyé de l’argent. Mais on ne dit pas tout ce qui avait été annoncé et n’est pas venu. Pour le moment, Mère Marie-Gabrielle a un point de côté. Je suis resté presque toute la semaine sans sortir, et, malgré son émotion, elle n’a pu venir me voir. Sa santé est compromise et un voyage à Paris en ce moment la tuerait. Elle a écrit, mais ne peut même m’écrire, et elle me fait faire ses commissions soit par une Soeur soit par l’autre, qui se chargent de ce qu’il y a de moins important et me le disent dans leurs épîtres.

Si la discussion de la loi sur l’armée a lieu, nous verrons(2). Mais je ne pense pas qu’on en vienne là si vite. Il y a, ce me semble, un nouveau courant. Numa a-t-il été aussi admirable que Mr de Mérode l’a télégraphié à l’évêque?

J’oubliais, pour Mère M.-Gabrielle, de dire que toutes les notes officielles demandées ont été envoyées. Il y a des détails intimes qu’on n’ose pas dire; certaines dépenses pour la nièce de la supérieure et René Milleret, des dépenses commandées avec promesse de payer, dont on n’a pas vu un sou. Que voulez-vous? On a pris à Nîmes assez de dots. Peut-être pourrait-on y rendre quelque chose? Mais assez là-dessus, et pour vous seul. Pour vous seul aussi. Un gros orage qui se prépare pour d’ici à q[uel]q[ue] temps. Dans cinq maisons au moins, on commence à dire que la nièce de la supérieure g[énéra]le sera un jour supérieure g[énéra]le(3). Evidemment c’est absurde. Mais quelques adoratrices de la supérieure g[énéra]le le disent avec joie, les anciennes sont soulevées.

Le P. Laurent a ici(4), pour son Avent, un très bon succès comme prédicateur grave, sérieux, docte, et docteur éloquent. Il y a, bien entendu, quelques oppositions. J’exige que notre prédication devienne de plus en plus nourrie, substantielle, doctrinale. Je vais, pour les religieux de Nîmes, faire une espèce de cours sur la prédication selon l’esprit de l’Assomption, mais je ne sais si je ne le ferai pas à Paris. P. Emmanuel a eu un beau succès à Toulon; il en a à Nîmes, Alais, Montpellier, partout où il prêche. Le P. Edmond se forme. J’en avais voulu faire un directeur. Il est trop impressionnable. Mais il prêche aux enfants le samedi depuis la rentrée avec un succès prodigieux. Pourtant, il avait échoué au prieuré. Les rhétoriciens sont au bonheur d’avoir le P. Laurent pour la rhétorique latine, le P. Edmond pour la rhétorique française. J’en suis effrayé, ils n’en veulent pas d’autres. Et pourtant, si vous avez sous la main quelque bon sujet pour la seconde, la rhétorique ou la philosophie, j’en serais bien heureux. En déchargeant le Père Laurent et le P. Edmond, nous aurions des prédicateurs, et ce serait une bonne chose.

Adieu. En voilà bien long! Je vous embrasse tendrement.