DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 637

23 dec 1878 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Une sentinelle à ma bouche – La force de la prière – Le naturalisme envahissant – Ma santé – S’occuper activement de la presse pour combattre l’impiété.

Informations générales
  • DR12_637
  • 6538
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 637
  • Orig.ms. ACR, AD 294; D'A., T.D. 24, n. 1319, pp. 85-86.
Informations détaillées
  • 1 ATHEISME
    1 CATHEDRALE
    1 COLERE
    1 COMPORTEMENT
    1 CONFESSEUR
    1 CONTRARIETES
    1 DECADENCE
    1 ESPERANCE
    1 INTEMPERIES
    1 MAL MORAL
    1 MAUX PRESENTS
    1 MEDISANCE
    1 NATURALISME
    1 NUTRITION
    1 PREDICATION
    1 PRESSE CATHOLIQUE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 REMEDES
    1 REPARATIONS D'IMMEUBLES
    1 SANTE
    1 TRISTESSE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SILENCE
    2 BESSON, LOUIS
    2 JOURDAN DE LA PASSARDIERE, FELIX-M.
    2 REVOIL, HENRI-ANTOINE
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 23 décembre 1878.
  • 23 dec 1878
  • Nîmes
La lettre

Je reçois votre lettre, ma chère fille, et j’y réponds par le courrier le plus proche, afin de ne pas rester accroché par quelque dérangement. Je ne suis pas content de moi, je me suis laissé aller à dire inutilement du mal de l’évêque. Mais en fait-il de tous les genres? Et que j’ai eu la main malheureuse! Vous représentez-vous un évêque achetant et mangeant des oranges dans la rue? Et bien d’autres. Et dire que nous le garderons! Bref, je voudrais mettre une sentinelle à ma bouche et une porte de préservation à mes lèvres. Voilà ce que je vous prie de demander pour moi comme étrennes de 1879.

Je comprends que l’on soit triste autour de vous, on l’est ailleurs. Mais il me semble que si c’est rude, ce sera court. Et qui sait si les prières n’écarteront pas la tempête? J’ai tous les jours plus confiance à la prière. Malheureusement, ici du moins, le naturalisme envahit de la façon la plus désolante les confesseurs et les prédicateurs. Le sel de la terre s’affadit. Ainsi, à Nîmes, le P. Jourdan prêche admirablement. Pendant la semaine, il a cent personnes: preuve, pour le dire en passant, du mal qu’ont fait les réparations de la cathédrale, système Revoil.

Ma santé est bonne, à condition que je la soigne. Ainsi hier, jour superbe, je suis sorti; aujourd’hui, le temps est horrible, je reste chez moi. Je suis convaincu que l’on devrait s’occuper activement de la presse pour combattre l’impiété. Mais il faudrait tout un système. Mais qui s’en occupe?

Adieu, ma chère fille. Prions, prions; c’est l’essentiel. Bien vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum