DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 646

25 dec 1878 Nîmes ALUMNISTES

Que chacun soit la copie de l’Enfant-Jésus – Opposer la prière à la conspiration contre l’Eglise – La beauté de votre vocation – Le chemin.

Informations générales
  • DR12_646
  • 6553
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 646
  • Orig.ms. ACR, AK 452; D'A., T.D. 33, n. 10, pp. 379-381.
Informations détaillées
  • 1 ADOLESCENTS
    1 AMITIE
    1 ANTICLERICALISME
    1 ARMEE
    1 CHAPELLE
    1 CHATIMENT
    1 CHRETIEN
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 CONSPIRATION
    1 CRECHE DE JESUS-CHRIST
    1 DETACHEMENT
    1 ECRITURE SAINTE
    1 ENFANCE DE JESUS-CHRIST
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 FETE
    1 FIDELITE
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 HUMILITE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 LOI ANCIENNE
    1 MAUX PRESENTS
    1 NOTRE-DAME DES CHATEAUX
    1 PECHE
    1 PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
    1 PEUPLE DE DIEU
    1 PIETE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 SACERDOCE
    1 SALUT DES AMES
    1 SEMINARISTES
    1 TRAVAIL
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOCATION
    1 VOYAGES
    2 JOSUE
    2 MOISE
    2 SAMUEL, PROPHETE
  • AUX ALUMNISTES DE NOTRE-DAME DES CHATEAUX
  • ALUMNISTES
  • Nîmes, 25 décembre 1878.
  • 25 dec 1878
  • Nîmes
La lettre

Mes bien chers enfants,

Vous m’offrez vos voeux de bonne fête, je les accepte et je demande à Notre-Seigneur que l’on puisse voir en chacun de vous la copie vivante de l’Enfant-Jésus. En effet, qu’avez-vous de mieux à faire que de chercher à lui ressembler dans son enfance? Un alumniste doit se préparer à devenir, quand il sera prêtre, un autre Jésus-Christ, le Pontife par excellence. Pour arriver si haut, il faut pénétrer dans son humilité, dans ses anéantissements, il faut se donner sans réserve à la pratique de toutes les vertus qu’il nous prêche par chaque instant de son existence. Il faut devenir non seulement pauvre, mais détaché de la richesse comme lui, obéissant comme lui, homme de travail et de prière comme lui. C’est pour cela que la fête de Noël doit vous être très précieuse. C’est un point de départ. De la crèche on s’élance vers la perfection de son âge qui a été plus tard celui de Notre-Seigneur, à mesure qu’il grandissait.

Or, tandis que Jésus Enfant travaillait, obéissait, il priait aussi de tout son coeur, et c’était l’enfant de la prière la plus parfaite qui soit jamais montée de la terre au ciel. Quand j’étais aux Châteaux, il y a plus de trois ans déjà, je trouvais une joie très grande à entendre les prières qui se faisaient dans la chapelle. Ces prières, vous les continuez, mais je vous conjure de les rendre chaque jour plus ferventes, plus dignes de Notre-Seigneur à qui vous les adressez.

Nous passons par des événements très graves. Il y a en ce moment une conspiration contre l’Eglise de Dieu, contre les prêtres, contre les religieux. Si l’on ne se ligue pas par une prière continue, où irons-nous? Dieu seul le sait. Pourtant on peut prévoir qu’un rude châtiment nous attend, à cause de tous les péchés commis de toutes parts. Mes bien chers enfants, sur votre montagne soyez une trentaine de petits Moyses priant les bras étendus, pendant que l’armée d’Israël sous la conduite de Josué combat dans la plaine. Quand vous en descendrez, vous trouverez que Notre-Seigneur vous a accordé des victoires dans des combats où vous n’avez pas pris directement part, mais où vous avez intercédé pour l’Eglise et les pécheurs, comme l’Enfant-Jésus du fond de sa crèche.

Préoccupez-vous sans cesse de la beauté de votre vocation. Vous devez y être très fidèles. Vous ne sauriez croire le nombre de jeunes gens que j’ai connus et qui ayant sur eux l’appel de Dieu, se sont bouché les oreilles pour ne pas entendre; ils vivent en chrétiens, mais quels chrétiens! Hélas! que de chutes et comme Dieu s’est plu à les flageller! Ne soyez pas de ceux-là et appliquez-vous à écouter avec soin la voix de Dieu dans le plus intime de votre âme. Dites souvent: Loquere, Domine, quia audit servus tuus(1). Ah! qu’un enfant qui, comme Samuel, dit au fond de son coeur ces paroles, peut faire du bien à son âme d’abord, à ses camarades ensuite, enfin plus tard à l’Eglise, comme Samuel dans l’ancienne Loi en fit au peuple de Dieu.

Parlons d’autre chose. Où en est le fameux chemin? Quand j’irai vous voir, sera-t-il fini ou seulement commencé? On me parle bien d’une portion qui est déjà faite, mais il y a, paraît-il, encore bien à faire. Si ce n’est pas terminé au mois de mai, je n’irai vous visiter qu’au mois d’août. Du reste, au mois de mai, je ne pourrais vous donner que très peu de temps; en août, au contraire, je pourrai vous rester un peu plus.

A Dieu, mes bien chers enfants. Continuez à bien prier pour moi et croyez que je vous aime d’une bien vive tendresse.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. 1 S 3, 10.