DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 104

may 1877 Rome PROPAGANDE Congrégation

Demande d’approbation des oeuvres de l’Assomption en Orient.

Informations générales
  • DR12_104
  • 5925
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 104
  • Copie du P.Galabert, ACR, AP 14; D'A., T.D.40, n.12, pp. 135-137.
Informations détaillées
  • 1 TEXTES OFFICIELS DE LA FONDATION DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ACTES DU SAINT-SIEGE
    1 ALUMNATS
    1 APOSTOLAT
    1 APPROBATION PAR ROME DES ASSOMPTIONNISTES
    1 ASSOMPTIONNISTES
    1 BULGARES
    1 CARDINAL
    1 CHEMIN DE FER
    1 CONGREGATION DE LA PROPAGANDE
    1 ECOLES
    1 ECOLES ASSOMPTIONNISTES D'ORIENT
    1 ENSEIGNEMENT DES LANGUES
    1 FILLES DES ECOLES
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 HIERARCHIE ECCLESIASTIQUE
    1 HOPITAUX
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA GRACE
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MISSIONS ETRANGERES
    1 NOMINATIONS
    1 OBLATES
    1 OEUVRES CARITATIVES
    1 ORPHELINATS
    1 PAPE
    1 PARENTS D'ELEVES
    1 PENSIONNAIRES
    1 PREDICATIONS DE CAREME
    1 SAINT-SIEGE
    1 SCHISME GREC
    1 SCHISME ORIENTAL
    1 SCHISME SLAVE
    1 SEMINAIRES
    1 THEOLOGIENS
    1 VICAIRE APOSTOLIQUE
    1 VOCATION SACERDOTALE
    1 VOYAGES
    2 BARNABO, ALESSANDRO
    2 BRUNONI, PAOLO
    2 CANOVA, ANDREA
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 FRANCHI, ALESSANDRO
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 PIE IX
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 POPOV, RAPHAEL
    3 ABOUKIR
    3 ANDRINOPLE
    3 ANTIOCHE DE SYRIE
    3 BULGARIE
    3 CARAGATCH
    3 CONSTANTINOPLE
    3 KAIK
    3 PHILIPPOPOLI
    3 ROME
  • AU CARDINAL FRANCHI, PREFET DE LA PROPAGANDE
  • PROPAGANDE Congrégation
  • [Rome, mai 1877].
  • may 1877
  • Rome
La lettre

Eminence,

Vous n’ignorez pas que sur l’invitation formelle de Sa Sainteté et avec le consentement de votre bien regretté prédécesseur, son Eminence le cardinal Barnabo d’heureuse mémoire, j’ai envoyé en Bulgarie de nos religieux pour travailler à l’extinction du schisme gréco-slave. Le P. Galabert partit d’abord seul et reçut en passant à Rome la bénédiction de Sa Sainteté, dans les premiers jours du mois de décembre 1862. J’allai ensuite le rejoindre à Constantinople, où je prêchai le carême de l’année suivante.

Après une visite du P. Galabert dans l’intérieur(1), convaincu que le moment n’était pas encore venu pour nous de nous occuper d’une manière directe des Bulgares orthodoxes, d’accord avec Sa Béatitude Mgr Brunoni, patriarche d’Antioche d’heureuse mémoire, alors vicaire apostolique à Constantinople, j’acceptai les propositions de Mgr Canova, vicaire apostolique à Philippopoli, d’ouvrir une école en sa ville épiscopale pour les Bulgares latins. Dieu a bien voulu bénir nos travaux. Cette école prospère nous a donné trois religieux prêtres(2) et plusieurs Frères convers, et [elle] a fourni d’autres vocations ecclésiastiques.

En avril 1866, le P. Galabert fut appelé à Andrinople sur l’ordre de la S. Congrégation de la Propagande, pour accompagner dans sa visite pastorale feu Mgr Raphaël Popoff, récemment nommé évêque administrateur des Bulgares unis. La visite terminée, le P. Galabert retourna à Philippopoli vers la fin du mois de novembre 1866. Quatre mois après, il quitta définitivement cette ville pour se fixer à Andrinople, sur l’ordre formel de Mgr Brunoni, délégat apostolique, afin de remplir auprès de Mgr Raphaël Popoff les fonctions de théologien consulteur.

Au mois de mai 1868, du consentement formel de Mgr Brunoni donné sur la demande des pères de famille catholiques latins d’Andrinople, il établit en cette ville les religieuses Oblates de l’Assomption, récemment fondées dans le but spécial de se dévouer aux missions étrangères. Elles devaient s’occuper de la direction des jeunes filles et s’adonner aux oeuvres de charité. Aujourd’hui ces religieuses ont dans le faubourg de Kaïk un hôpital de quinze à seize lits, au centre de la ville une école payante et un orphelinat de dix-huit jeunes filles, la plupart bulgares d’origine, et une troisième maison au village de Kara-Agatch, villégiature des catholiques latins à côté de la station du chemin de fer.

En même temps, le P. Galabert par mes ordres s’occupait de réunir les éléments d’un futur séminaire, suivant les désirs souvent exprimés par Sa Sainteté. En attendant il accepta, au su de l’ordinaire, de donner des leçons de français aux enfants catholiques latins, dont plusieurs fréquentaient les écoles schismatiques grecques. Les parents lui demandèrent plus tard d’accepter leurs enfants comme pensionnaires; il ne crut pas devoir refuser. Ce pensionnat existe depuis 1875, il compte de 20 à 25 élèves. Il a aussi recueilli 22 enfants pauvres, dont plusieurs lui ont été recommandés par Son Excellence Mgr Grasselli, vicaire patriarcal et délégat apostolique à Constantinople. Les parents ou les personnes qui s’intéressent à ces enfants les lui confient jusqu’à l’âge de dix-huit ans, et avec eux il a commencé un alumnat destiné à préparer des vocations ecclésiastiques.

Jusques à présent nous n’avions pas demandé à la S. Congrégation de la Propagande la reconnaissance officielle de nos oeuvres, il nous suffisait de savoir que nous n’étions pas désapprouvés. Mais le moment nous semble venu d’avoir l’approbation formelle du Saint-Siège, afin de pouvoir donner à ces oeuvres, avec l’aide de la grâce de Notre-Seigneur, le développement qu’elles peuvent comporter. Je vous serais donc très obligé, Eminence, de nous faire connaître vous-même quelles conditions peuvent manquer ou quels obstacles peuvent s’opposer à cette reconnaissance officielle. Il est inutile de vous donner l’assurance que nous ferons tout ce qui peut dépendre de nous pour lever les uns et remplir les autres.

Dans l’intime conviction qu’avec sa bienveillance ordinaire Votre Eminence sera heureuse de répondre à nos désirs, je baise avec respect la pourpre sacrée dont vous êtes revêtu et j’ai l’honneur d’être, Monseigneur, de Votre Eminence le très humble et indigne serviteur(3).

Notes et post-scriptum
1. Du 10 mars au 2 avril 1863.
2. Francesco, Ivan et Luigi.
3. Les T.D. situaient ce texte *vers 1878*. Il nous semble qu'on peut le déplacer sans grand risque d'erreur vers *mai 1877*. - Depuis mars 1876, le P. Galabert insiste auprès du P. d'Alzon pour qu'il fasse une démarche à la Propagande afin d'obtenir une reconnaissance officielle de la mission reçue du pape en 1862. Il demande au P. Picard (16 novembre 1876) de l'appuyer auprès du Père, mais il ne voit rien venir, et le 7 avril 1877 il lui confie: "Je ne crois pas que le P. d'Alzon ait fait la moindre démarche d'institution canonique". Cependant comme il doit recontrer le P. d'Alzon à Rome le mois suivant, il compte bien l'éclairer et le pousser à l'action. En mai en effet, tous deux se retrouvent à Rome et le 28, Galabert écrit à Picard: "Le P. d'Alzon a vu hier Franchi, qui a promis la reconnaissance canonique". - C'est, croyons-nous, à cette époque que notre texte a vu le jour. Mais quelle est sa nature exacte? Une copie par le P. Galabert d'un texte du P. d'Alzon? Un projet de requête à la Propagande, rédigé par le P. Galabert à l'intention du P. d'Alzon? C'est cette seconde hypothèse qui a notre préférence. - Les T.D. ont mis sous le texte la signature du P. d'Alzon, mais les quelques caractères qui suivent le mot *serviteur*, ressemblent à tout sauf à *E. d'Alzon*. Nous lirions même plutôt *en NSJC*...