- DR13_011
- 6571
- DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 11
- Orig.ms. ACR, AH 192; D'A., T.D. 28, n. 539, pp. 145-146.
- 1 ADORATION
1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
1 CAUSE DE L'EGLISE
1 COMMANDEMENTS DE L'EGLISE
1 ELECTION
1 ERREUR
1 ESPRIT D'INITIATIVE
1 JUSTICE
1 MAL MORAL
1 PARLEMENT
1 PLANS D'ACTION
1 POLITIQUE
1 PRESSE CATHOLIQUE
1 RESPECT
1 RIRE
1 SALUT DES AMES
1 SOCIALISME
1 UNITE CATHOLIQUE
1 VERTU D'OBEISSANCE
1 VERTU DE CHASTETE
1 VIE DE FAMILLE
1 VOL
2 MONSCH, CHARLES
2 PICARD, FRANCOIS
2 VOLTAIRE - AU PERE VINCENT DE PAUL BAILLY
- BAILLY_VINCENT de Paul aa
- Nîmes, 6 janvier [18]79.
- 6 jan 1879
- Nîmes
Père V. de Paul.
Bien cher ami,
Entendons-nous. Je trouve que le Pèlerin fait le métier de gagne-petit. Toutefois par son esprit il empêche beaucoup de mal, ce qui est un bien; mais s’il me semble faire un bien négatif, que fait-il comme bien positif? Pas très grand’chose, ce me semble.
Peut-il et doit-il aborder la politique? Ni l’un ni l’autre. Que faire? Du socialisme chrétien? Relever le culte de Dieu, l’observation du dimanche, le respect dans la famille, l’initiative dans les bonnes oeuvres. Voilà un programme possible. Si vous y ajoutez la chasteté et la justice, vous aurez fait merveille. Quand les hommes adoreront Dieu, observeront le dimanche, seront obéissants, ne voleront pas, seront chastes, feront des bonnes oeuvres en masse et se battront pour l’Eglise, ils auront fait bien du chemin. Mais peut-être faut-il le dire plus carrément que ne le dit le Pèlerin ?
Après cela, je me trompe peut-être. Mais les gens qui ne se doutent pas de ce qu’on leur dit sont exposés à rire des plaisanteries d’un homme de beaucoup d’esprit, mais à ne pas deviner son but(1). Peut-être je me trompe.
Nous voilà bel et bien battus. Qu’allons-nous faire? Que ferez-vous? J’écris au P. Picard, mais ma lettre à lui est aussi pour vous(2).
Tuissimus.
E.D'ALZON.2. Depuis le 14 octobre 1877, les députés sont en très large majorité, républicains. Depuis le 5 janvier 1879, le Sénat est majoritairement républicain lui aussi.
"Que ferez-vous ?" C'est le P. Picard qui répondit le 11 janvier. Réponse pleine d'intérêt, où il souligne notamment la nécessité d'une entente entre les évêques (mais hélas "il n'y a nullement à espérer qu'il s'entendent"), entre les religieux, entre les laïcs. Et il conclut :"Si j'avais été quelque chose, j'aurais déjà pris l'initiative d'une réunion des supérieurs religieux de Paris, mais il faut bien se garder d'une telle témérité. Où en serions-nous après avoir été si fort attaqués pour avoir demandé des prières ? Nous restons dans notre trou et tâchons de préparer des hommes." Le P. Picard fait allusion ici à la campagne de prières qu'il avait lancée en expiation de l'hommage rendu à Voltaire (v. *Lettres* 6320, n.3 et 6326).