DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 17

17 jan 1879 Nîmes DU_FOUGERAIS Chanoine

L’esprit chrétien rendu aux masses peut seul faire rentrer la démocratie dans son lit.

Informations générales
  • DR13_017
  • 6576
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 17
  • Orig.ms. ACR, AN 236; D'A., T.D. 39, n. 1, p. 182.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 BUT DE LA VIE
    1 DECADENCE
    1 DEMOCRATIE
    1 ESPERANCE
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 LACHETE
    1 LOISIRS
    1 OEUVRES OUVRIERES
    1 PEUPLE
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 RECONNAISSANCE
    1 RESTAURATION DES MOEURS CHRETIENNES
    1 REVELATION
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    2 BAILLY, VINCENT DE PAUL
  • A MONSIEUR LE CHANOINE DU FOUGERAIS
  • DU_FOUGERAIS Chanoine
  • Nîmes, 17 janvier [18]79.
  • 17 jan 1879
  • Nîmes
La lettre

Monsieur l’abbé,

Permettez-moi de vous remercier un peu longuement de votre bon souvenir du jour de l’an. Je vous prie d’agréer, à mon tour, mes voeux pour vous, mais de les élever un peu au-dessus des sentiments ordinaires, pour vous souhaiter la bénédiction de Dieu dans toutes les oeuvres où vous prenez une si large part. Les travaux auxquels vous vous consacrez(1) sont de ceux qui tendent le plus directement au salut de la société, si la société peut encore être sauvée. Je suis de l’oeil le plus attentif la grande décomposition morale des temps présents, et je ne vois de salut que dans les oeuvres telles que celles qui vous occupent. La démocratie coule à pleins bords, a-t-on dit avec raison; l’esprit chrétien rendu aux masses peut seul la faire rentrer dans son lit et l’empêcher d’emporter tout dans ses vastes inondations(2).

En dehors des comptes-rendus des oeuvres que j’étudie avec le plus grand intérêt, je serais bien heureux de connaître vos impressions de découragement et d’espérance pour l’avenir. Malgré les commotions qui nous menacent, il me semble que le souffle de vie peut encore ranimer les populations égarées, mais encore capables d’accepter la parole de vie.

Veuillez, Monsieur le chanoine, agréer le tribut de mes prières bien sincères pour la réussite de vos travaux, et l’hommage de mon plus profond respect.

E.D'ALZON|des Augustins de l'Assomption.
Notes et post-scriptum
1. L'abbé du Fougerais est vice-président du Bureau central de l'Union des oeuvres ouvrières catholiques, où il a succédé en cette qualité au P. Bailly.
2. Idée chère au P. d'Alzon, exprimée déjà avec vigueur dans l'Instruction de clôture du chapitre de 1868 (v. *Erits spitrituels, p. 143-144).