DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 20

17 jan 1879 Nîmes CHILIER_ALEXANDRE aa

Dieu finira par ouvrir l’Orient à la vérité – Si le volcan fait irruption, j’irai en Bulgarie – Les républicains se mangent entre eux.

Informations générales
  • DR13_020
  • 6579
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 20
  • Orig.ms. ACR, AK 296; D'A., T.D. 33, n. 18, pp. 217-218.
Informations détaillées
  • 1 DESTRUCTION DU SCHISME
    1 MINISTERE
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 OEUVRES D'ORIENT
    1 PARLEMENT
    1 POLITIQUE
    1 REPUBLICAINS
    2 CHILIER, JACQUES
    2 DUFAURE, JULES-ARMAND
    3 BULGARIE
    3 ORIENT
  • AU PERE ALEXANDRE CHILIER
  • CHILIER_ALEXANDRE aa
  • Nîmes, 17 janvier [18]79.
  • 17 jan 1879
  • Nîmes
La lettre

Mon bien cher ami,

J’ai été tout heureux de recevoir votre lettre. Les détails qu’elle contient me servent beaucoup pour juger de ce que nous pouvons faire(1). Il me semble que Dieu finira par ouvrir l’Orient à la vérité. Hâtons ce moment par nos prières, et pour cela prions avec cette foi qui renverse les montagnes.

Ici nous sommes, dit-on, sur un volcan qui ne tardera pas à faire éruption. Je ne crois pas que l’explosion ait lieu aussi promptement que quelques-uns le prétendent, mais s’il fallait fuir, bien sûr, pour mon compte, j’irais en Bulgarie. Il me semble que ce serait le meilleur, et je n’y irais pas seul, je prendrais avec moi bon nombre de nos jeunes religieux. Mais nous n’en sommes pas encore au point de la persécution religieuse. Les républicains se mettent à se manger entre eux. C’est la guerre aux places. Ils renversent les anciens partis, mais qui mettront-ils? Ou plutôt ils veulent tous des places. Tout le monde veut être ministre. Or il n’y [en] a pas pour tous; de là les fureurs(2).

Adieu, bien cher ami. Tournons-nous vers Dieu et espérons en lui, et en lui seul. Bien vôtre et à votre frère du fond du coeur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Malheureusement la lettre n'est pas conservée.
2. Depuis qu'ils ont la majorité dans les deux assemblées, les républicains forcent le gouvernement à se livrer à une vaste épuration administrative. Il s'agit en effet de confier les postes importants de l'Etat aux amis du régime, et les candidants aux postes devenus vacants de préfet, sous-préfet, procureur général etc..., on s'en doute, ne manquent pas. Cependant le cabinet Dufaure, en place depuis décembre 1877, est toujours là, mais il est clair qu'il ne pourra se maintenir longtemps. Deux semaines de patience encore et libre cours sera donné aux compétitions pour les ministères.